Le bâton de marche

31.7.03

 

Rencontres de blogueurs

Ce n'est pas parce qu'on ne peut se rendre à la première (cet évènement doit ensuite se répéter tous les premiers mercredi de chaque mois - la prochaine tombera donc le 3 septembre prochain), qu'on doit le passer sous silence :
A l'image des blogueurs américains (qui se réunissent régulièrement) et des wikistes français (idem), les blogueurs parisiens et lorrains se sont donné rendez vous le 6 août prochain (dans une semaine).

A Paris, le lieu de rendez vous est fixé au Sous Bock Tavern, 49 rue St Honoré (entre les Halles et la Seine), à partir de 19h.
A Nancy, ce sera à partir de 20h au Chtimi, près de la place St Epvre.
 

Vous avez dit Foule Eclair ?

Parce que dans les descriptions américaines, le fait que la police n'avait pas le temps d'intervenir étant donné la "spontanéité" et la rapidité de ces évènements semblait revenir relativement souvent (ce qui semble impliquer que ce genre de manifestations est "interdit" là bas), parce que j'étais curieux de connaître les lois associées en France, je me suis intéressé à l'environnement juridique des smartmobs.
Etant donné que mes connaissances sur le sujet sont limitées, que mes résultats de recherches sur internet avoisinaient le "delta très petit devant 1", j'ai donc harcelé un de mes amis plus au fait de ce genre de questions. Et après quelques mails et un coup de téléphone, voici ce qu'il en ressort:

Ce genre de "réunion de personnes" s'apparente aux "manifestations", ou plutôt aux "réunions publiques". La législation sur le sujet est la loi du 30 juin 1881 et la loi du 28 mars 1907 (si l'on excepte la loi Sarkozy sur les rassemblements dans les cages d'escaliers). Ce qui ne remonte pas à hier. Et on tombe en plein Germinal:
- la première loi autorise les réunions publiques "hors voie publique" sans autorisation préalable. Mais une déclaration était alors nécessaire.
- déclaration rendue facultative par la seconde loi, toujours pour les réunions "hors voie publique".
Mais bien que les flashmobs puissent se dérouler dans une boutique ou un musée, elles peuvent également se dérouler dans la rue.

Sur la voie publique, la loi distingue deux sortes de réunions: les "manifestations", qui sont des rassemblements de plus de deux personnes utilisant la voie publique pour exprimer une volonté collective - ce qui ne correspond pas aux foules éclairs.
Et les "attroupements" (rassemblements qui ne rentrent pas dans la case "manifestation"), susceptibles de troubler l'ordre public - ce qui ne correspond pas non plus à ce type d'évènements (à moins que l'on décide de saccager une vitrine ?)(je rigole).

Sachant que "hors voie publique", les réunions publiques sont définies comme un groupement momentané de personnes, organisé en vue d'entendre l'exposé d'idées, ou d'opinions, ou de se concerter pour la défense d'intérêts, on en vient à la conclusion suivante :

La loi française ne prévoit pas les flashmobs.
 

Homonymes

En me googlisant, je me suis trouvé au moins 2 homonymes, voire peut être même un troisième s'il ne correspond pas déjà à l'un des deux précédents.
L'un donne des conférences de design, l'autre semble enseigner dans une université. Et le troisième remporte des tournois de tennis amateur. Donc un artiste, un universitaire et un sportif. S'il n'y en a pas d'autres.

Je n'en ai jamais rencontré aucun. Je ne sais pas à quoi ils ressemblent. Ni ce qu'ils font, hormis leurs activités indexées sur un moteur de recherche. Il semblerait qu'ils aient une dizaine d'années de plus que moi. Peut être plus, mais sûrement pas moins. Peut être sont ils mariés, ont ils des enfants ? Ou l'un d'eux est peut être homosexuel ? Je me doute qu'il y a peu de chances pour qu'outre le même nom, ils aient également la même apparence que moi.

Mais je trouve ça curieux, tout de même. Il me parait impossible que nous n'ayons que ce prénom et ce nom en commun. D'une certaine façon, la manière dont nous sommes perçus par notre entourage et la société dépend de ce prénom et de ce nom. Notre personnalité se construit autour, avec ce que nous faisons, les études que nous pratiquons... Ce nom et ce prénom que l'on entend tous les jours pendant l'enfance (après "papa" et "maman", mon prénom est certainement le 3eme mot que j'ai entendu dans cette vie), à l'appel en classe, à la cantine, au solfège, au sport, en colo... Ce nom et ce prénom que l'on apprend, avant toute chose, à écrire. Que l'on note d'une écriture de plus en plus aisée avec les années, sur nos cahiers, sur nos copies. Puis que l'on signe.
C'aurait pu être un chiffre. Mais il est difficile de s'identifier à un numéro, s'il ne poursuit pas un ballon ou qu'il ne glisse pas sur des patins...
Ce nom et ce prénom qui vont jusqu'à qualifier certains de nos actes : "ça ? c'est typique d'untel, sûr !". Ce nom et ce prénom qui sont tout ce que sait de nous une jeune fille, avant de nous connaître mieux.
Bien sûr, une personnalité ne peut se résumer à un certain agencement de sonorités. Et le milieu qui nous entoure lors de notre croissance a certainement une action plus importante.

Mais même s'ils ne me diront pas mon avenir - vu qu'ils sont plus vieux - , je serais tout de même curieux de les rencontrer.
 

Pieds et poings

Sur gamershell.com, on trouve tout pleins d'infos sur les jeux vidéos. Depuis l'E3 de Los Angeles en mai dernier, on sait que la prochaine petite bombe sera très certainement Half Life 2. En particulier pour son souci de la reproduction (les lois physiques y sont respectées pour tous les objets du décor). On peut désormais en avoir un aperçu en downloadant une petite (183 Mo) vidéo...
On attend également la suite des aventures de Max Payne, ce flic qui se la joue Matrix... Sortie prévu à la fin de l'année.

Testez vos sens. Si j'en crois ce test, soit je peux arrêter de faire confiance aux miens (ou alors juste pour l'essentiel), soit il faut réellement que je sorte un peu plus de chez moi. Et de devant cet ordi. (Via Mauricio Gaia)

C'est une vieille histoire, mais je ne la connaissais pas. C'est certainement une des meilleures que j'ai eu l'occasion de trouver et de lire sur internet depuis des mois (des années ?).
Imaginez que vous portiez à la "machine à encaisser les chèques" une de ces saloperies qui nous arrivent (presque) quotidiennement: un vrai-faux chèque, tout comme un vrai mais pourvu d'une mention "non endossable" ou "specimen", avec une somme astronomique pour vous faire baver. Pour vous encourager à vous lancer dans une de ces activités attrappe nigaud.
Vous le présentez à la machine pour rire, évidemment, vous savez pertinemment qu'il n'y a aucune chance pour qu'il soit crédité à votre compte, puisque c'est un vrai-faux.
Sauf que le chèque est accepté... C'est exactement ce qui est arrivé à Patrick Combs il y a une petite dizaine d'années. (Via Chryde)

Je suis tombé par hasard dessus : si j'en crois ce site, j'ai déjà traversé 309 lunes. C'est plus poétique que "presque 25 ans".

27.7.03

 

Citation

"Les illusions tombent l'une après l'autre, comme les écorces d'un fruit, et le fruit c'est l'expérience. Sa saveur est amère; elle a pourtant quelque chose d'âcre qui fortifie."

- G. de Nerval, in Sylvie -
 

Chronique musicale

Dans le numéro 398 des Inrocks du mois de juillet, il y a une petite chronique (par J. Ghosn, p.9) du concert de Radiohead au Réservoir le 3 juillet dernier (que j'ai loupé *smash dans la tête !*), pour le compte de la dernière de Music Planet 2Nite (diffusée à la rentrée prochaine sur Arte).

Extrait:
"Thom Yorke et Jonny Greenwood débutent par Might Be Wrong et enchaînent avec There There, leur dernier single en date, dont les premières notes suffisent à flanquer la chair de poule et manquent de justesse de faire jaillir des larmes incontrôlées. C'est dire si la puissance émotionnelle que dégagent les chansons de ce groupe est torrentielle, insondable, même prise dans les arrangements les plus menus : deux guitares, accouplées à quelques effets et parfois un piano droit suffiront à maintenir une tension féroce."
 

En bazar

Reporters Sans Frontières est suspendue pour un an de la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies... à l'initiative de pays que cette organisation dérange visiblement. Ou quand la démocracie se retourne contre la démocracie. (Via Poxx)

Si vous voyagez avec Air India en direction de l'Europe, la surprise sera au rendez vous ! (Via Jez Smith)

Si aujourd'hui est l'ère de l'information, demain sera l'ère de la connaissance, affirme avec bon sens la canadienne Barbara Edwards, de l'Université de British Columbia. Devant l'afflux de plus en plus important, en effet, le savoir ne consistera pas seulement en informations. Au contraire, il sera nécessaire de disposer seulement des bonnes infos au moment opportun. (Via Outils Froids du Web, via Mouche)

J'ai parlé récemment brièvement des smartmobs, ces rassemblements de foule éclairs, performances artistiques autant absurdes que spectaculaires. Il semblerait qu'elles débarqueront bientôt sur Paris ! (Via mediaTIC et Blethers)
 

Mi ange mi démon

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(Via Jez Smith)

23.7.03

 

Parlez vous français ?

Débat sur la langue dans la Blogosphère (enfin, dans la mienne). Tout est parti du fait que dorénavant, dans les documents officiels de la République, il est recommandé d'employer l'astucieux "courriel" en lieu et place de l'anglophone "e-mail".

On peut déjà se demander si cela signifie, comme veulent le penser les minables francophobes, que tout citoyen français a dorénavant ordre d'utiliser un mot québecois à la place d'un mot anglosaxon... Il ne me semble pas.
Donc Mouche affirme qu'elle ne changera pas ses habitudes (dans un billet supprimé sur L'Oeil de Mouche), et de là, Neige fulmine contre l'utilisation de l'anglais dans les weblogs francophones : tous ces petits termes qui parsèment nos écrits simplement parce qu'ils sont ceux que l'on utilise généralement. On ne réfléchit pas plus que ça au fait que tel ou tel soit d'origine anglaise (à partir du moment ou un terme est utilisé courramment dans le langage, peut on encore dire qu'il n'est pas de cette langue ?) et donc hop... on l'emploie.

Oui, l'attitude "speaking english is cool" pue des pieds, à mon sens. Mais employer un terme d'origine anglaise ne me dérange personnellement pas plus que ça. N'y a t'il pas beaucoup de termes d'origine française dans la langue anglaise ? [mail viendrait du français malle, le courrier étant autrefois acheminé par la "malle poste"] Et dans bien d'autres langues également (euh... enfin, il me semble) ? Et franchement, si les québecois s'écoutent parler, ils utilisent tous autant que nous des termes "étrangers" (intéressons nous deux secondes au vocabulaire de la Belle Province lié à la voiture, par exemple). Nous ne les employons pas dans les même domaines, c'est tout (et b*rdel, qu'on arrête de nous ressasser "shopping"... qui emploie aujourd'hui réellement ce mot de manière courante ?).
Une langue qui vit repliée sur elle même n'est elle pas une langue qui se prépare à mourir ? Et à l'inverse, une langue vivante n'est donc pas une langue qui n'hésite pas à macrophager ses consoeurs ?

Je ne nie pas la richesse du vocabulaire français. Bien sûr, je n'ai pas toutes les connaissances nécessaires et donc je peux me tromper ("non, vous n'êtes pas nuls, vous êtes jeunes" nous disait mon prof de physique en Deug). Seulement, il me semble (est ce erroné ?) que jusqu'à présent, notre langue s'est construite en empruntant à droite à gauche les termes qu'elle ne possédait pas, où qui permettaient de dire "plus vite" certaines choses. Alors quel est le problème si on continue de même ?
Est ce que ça ne s'apparenterait pas à des raisonnements qui sentent très mauvais, ce genre d'idées ? C'est un peu intégriste quand même...
J'aimerai savoir comment ça se passe pour les langues allemande, espagnole, néerlandaise, etc. Ont ils le même genre de débats ? Do spanish people, german people, etc, debate on the use of english terms ?

Bien sûr, la situation n'est pas la même au Québec. De par leur situation géographique ou leur histoire, ils n'ont pas les même raisons que nous de s'attacher au français.
Mais qui pense en France que notre langue est menacée par l'anglais ? Elle l'est sûrement plus par les carences en grammaire, en orthographe ou le "langage sms" des djeun'z : méta langage ou pas, un aperçu de copies de collégiens m'effraie plus que la publication scientifique hexagonale (à ce sujet, il faudrait se mettre un peu à la place des chercheurs: s'ils publient en français, c'est bien joli, mais il n'y aura aucun écho, suivi, retour, reconnaissance... dans la sphère anglophone, mais également dans tous les pays qui ne pratiquent pas le français, comme par exemple le Japon ou la Chine - demander des publications dans les deux langues me semble plus "utile"). Jusqu'à preuve du contraire, les personnes qui suivent des études supérieures - et qui sont donc amenées à s'exprimer le plus correctement possible - ne représentent pas la majorité de la population...
L'utilisation de termes "étrangers" traduit peut être simplement le fait que nous avons en France, dans certains domaines, un retard technologique. La France n'a pas le monopole de la culture et de la technologie, il faut arrêter de s'examiner le nombril.

Pensez vous que notre langue française était la même il y a quelques siècles ? Les technologies évoluant aujourd'hui plus vite, les rapports entre les peuples et les langues étant plus faciles et plus fréquents [note pour moi même: penser à approfondir le rapport franco-suédois], il est naturel que notre langue évolue plus vite qu'auparavant. Freiner des quatre fers n'y changera rien. Dans 50 ans, le français présentera autant de différences, sinon plus, avec celui d'aujourd'hui qu'il y en a maintenant avec celui de Rabelais. Et l'étape suivante sera peut être sa disparition pure et simple. Est ce un bien ? Bien sûr que non. Mais ca n'est pas non plus un mal. C'est l'histoire des langues que d'être pratiquées tant qu'elles sont utiles.
 

Manière et manière

Comment postez vous ? "En direct, ou en différé ?", se demande Morgan.

Au début, je postais "en direct", en écrivant directement dans l'éditeur de Blogger. Et puis avec les erreurs de manip, mais surtout les plantages de l'ordinateur, j'en suis venu à écrire dans un éditeur de texte. Ce qui ralonge un peu la chaine "idée<->post".
Puis j'ai ralenti le rythme, en prenant un peu de recul.
Et à partir de là, on se met à faire un peu plus de tri, que ca soit de manière volontaire ou involontaire (avec le temps, certaines idées perdent de leur pouvoir de suggestion).
D'où beaucoup moins de posts "en direct".

Et depuis aujourd'hui, après lecture d'un billet de Tom, je me suis mis à Treepad. Un "organiseur" qui me permet d'avoir dans le même outil les liens que je glane ici et là et les posts que j'écrivais auparavant séparémment. On n'arrête pas le progrès...
 

Menottes

Doit on autoriser les machines à se reproduire ? (Via le Sideblog de Mouche)

Quelques gouttes d'art dans un monde barbare: des montages photo (ça n'a rien de nouveau mais c'est pas mal, et surprenant) (via Jez Smith du GuestBlog)

Vous aussi il vous arrive de reçevoir du spam venant d'un obscur pays africain, vous demandant un petit coup de main pour un transfert de fonds relativement simple, moyennant un pourcentage non négligeable d'une somme fantastique ? Vous en avez marre d'être pris pour un gogol ? La solution est écossaise: Africanscam (fraude 419). On en a parlé dans les journaux: Craig en a eu marre de se faire remplir la boite mail et a décidé de contre attaquer. Rentrant dans le jeu des petits malins, il est allé jusqu'à leur tirer le portrait... (Via Brice)

La guerre contre le terrorisme peut aller jusqu'à la guerre contre n'importe quoi. En particulier aux Etats Unis. D'autant plus si vous prenez l'avion avec un badge "Suspected terrorist". (Via .nodal)

A quel point cette info est elle réelle (le site internet fleure bon le "Nouvelles du Monde", je trouve - à moins que ça ne soit le design ?) ?
Pour la modique somme de $10 000, on peut aujourd'hui "chasser" une jeune fille nue avec des propulseurs de paintball. Voilà une bonne façon d'en donner une belle image, par exemple. (Via Peter Caestecker sur le GuestBlog, encore)

Nostalgie: Sori retrouve sa maison d'enfance par l'intermédiaire d'un blogueur.

20.7.03

 

Après midi sur l'herbe

En compagnie d'illustres blogueurs: nicky, Lariam, Léo et F, j'ai testé la pelouse du parc floral de Vincennes lors du festival de Jazz (du 7 juin au 27 juillet - plus qu'une semaine). C'est confortable, surtout à l'ombre. Il y a plein de choses à voir (...), à écouter (pas d'annulation pour cause d'intermittence), à faire (que ce soit du baseball... ou du frisbee, de la capoiera, des étirements...). Et surtout, à partager, lorsqu'on retrouve des blogueurs.
Une première chose: ils se ressemblent. Pas entre eux, mais non (! pfff, voyons...) : ils ressemblent chacun à l'idée que je m'en faisais. Ou du moins c'est le sentiment que j'ai maintenant.
Ils ne sont pas intimidants (mais peut être est ce dû au fait qu'il s'agissait d'une rencontre "groupée" ?), et passer une après midi avec eux était une expérience très agréable.
Ils "cachent" leur blog à leur famille (et moi aussi), n'utilisent pas leur page comme porte d'entrée sur la blogosphère mais privilégient les "Favoris-bookmarks" (pas moi), ne semblent pas se balader à l'affût de la moindre idée, bien qu'ils soient "bien dedans" (ils postent plus souvent que moi), sont au courant des "ragots" (oh oh oh !)...
Ils ne boivent pas de jus de tomate, ou peut être seulement lorsqu'ils sont enceints ?
Une impression que j'ai eu, c'est que chacun a une forte personnalité. Est ce le dénominateur commun des blogueurs ?
C'était bien cool, en tout cas. A refaire.
 

Extrapolation

Si bien sûr, les rencontres de blogueurs ont "toujours" existé, ne serait ce qu'en privé, l'accumulation d'annonces de pots de blogueurs m'amène à penser que non ! la pratique intensive du net ne conduit pas à une désocialisation ! De là à voir dans le weblog un outil de socialisation, il n'y a qu'un pas...
Non ?
 

BD

Il fait beau. Je n'ai rien de particulier à faire (à part chercher un job, mais ça c'est facile: hop, en voilà un !). Alors que faire ? Aller lire des bandes dessinées à la Fnac. La Fnac, quand je serais grand, ça sera ma bibliothèque: tout pareil. Pense bête, en vue de futurs achats (cadeaux ?) :


La suite de "Lanfeust de Troy", d'Arleston et Tarquin. Les aventures du Troyen ne se sont pas arrêtées au tome 8 comme prévu initialement. Avec la série "Lanfeust des Etoiles", le héros de ces dames (salut Cixi...) découvre que sa planète est un laboratoire de surnaturel appartenant à un des 13 Princes Marchands, possesseurs de l'Univers connu. On passe ainsi du bas Moyen Age à la Guerre des Etoiles, les jeux de mots sont disséminés au coin de chaque bulle (quasiment) et le grand troll Hébus continue de taper sur tout ce qui bouge. Les deux volumes parus sont jubilatoires.


"Rookies", de Masanori Morita. Sur le thème de l'apprentissage, variation pour manga en baseball majeur: un jeune professeur au passé violent (il a démissioné de son premier poste pour avoir frappé un élève direction l'hôpital) se voit donné pour mission le redressement du club de baseball du lycée Futago, devenu le repère des cailles. Une fois mis au turbin, les mômes vont surprendre tout le monde, à commencer par eux même.
Non seulement toutes les règles saxonnes y sont expliquées petit à petit tout du long des 21 volumes parus, non seulement les subtilités même de ce sport y sont habilement mises en lumière, mais en plus le découpage "manga" semble être spécialement adapté au baseball. A moins que ce ne soit l'inverse ?


"Blacksad", de Guarnido et Canales. "Attention talent !", si c'est bien comme ça qu'on dit. Des humains aux visages animaux engagés dans un polar... A priori, le concept peut sembler un peu enfantin. Il suffit d'ouvrir le premier volume pour constater que non. Et ça parait même évident. Celui là je n'ai pas encore eu le temps de le finir (ce qui sera bientôt fait), mais il figure en bonne place dans ma future liste d'achats.


"Kogaratsu", de Michetz et Bosse. Pour commencer sans se gourer, il s'agit de ne pas oublier qu'avant le tome 1, il y a parfois un tome 0. Dans un Japon post Sékigahara (célèbre bataille ayant vu la victoire du clan Tokugawa, qui règnera alors quelques siècles sur le Japon), un samouraï cherche à venger l'assassinat de son maitre, à travers l'avènement du fils. Pas grand chose à dire si on aime les samouraïs et le Japon médiéval (ou le Japon tout court, bien sûr). Une dizaine de volumes parus, je suis pas au bout de mes peines...


Et puis, puisqu'on touche à l'Esprit, ne pas oublier la série du "Troisième Testament", de Alice et Dorison, close depuis peu par le 4eme tome: "Jean ou le jour du corbeau". Les écrits d'un treizième apôtres sont reparus, engendrant dans leur sillage meurtres et tueries. L'Inquisition ne plaisante pas avec la Vraie Foi. Les templiers y verraient sûrement un moyen d'assurer leur pouvoir terrestre, mis à mal - comment est ce possible ? - par un roi de France envieux. Un ancien grand inquisiteur, recherché, qui l'a jadis presque approché n'a plus que ça en tête. Et une belle jeune fille y trouverait la raison de la mort de son père. Le Savoir, personne n'a les même raisons de le rechercher. Mais ce qui est sûr, c'est que personne ne veut le partager.
 

C'est dit

"L'homme ne vit pas seulement sa vie personnelle comme individu, mais consciemment ou inconsciemment il participe aussi à celle de son époque et de ses contemporains
[...]
Pour être disposé à fournir un effort considérable qui dépasse la mesure qui est communément pratiqué, sans que l'époque puisse donner une réponse satisfaisante à la question "a quoi bon ?", il faut une une solitude et une pureté morales qui sont rares et d'une nature héroïque, ou une vitalité particulièrement robuste."

- Thomas Mann, in La Montagne magique -
 

Tour de France

Chaque année ou presque, c'est la même chose : début juillet démarre la Grande Boucle. Avec son lot de surhommes surhormonés moulés dans leurs petites combinaisons, ses jolies demoiselles pour la remise des maillots propres (pourquoi ils n'ont pas tous droit à du linge à la fin de chaque étape... ?), sa caravane publicitaire, ses beaufs le long des routes. Et chaque année je me demande : "Tiens, ça continue encore ?". Malgré les scandales, malgré les hégémonies (Indurain, Armstrong) qui en "diminuent" l'intérêt sportif...
Et puis... et puis...
Et puis passée la première semaine et ses étapes qui se ressemblent toutes, me revoilà devant le poste. Cette année, c'est l'épreuve du contre la montre par équipes, avec ses vélos profilés à roues lenticulaires, ses casques d'aliens et ses relais métronomiques qui m'ont accroché, pour une année à nouveau. Ont suivi les étapes alpines et l'apparition d'un suspens : Armstrong n'est pas à l'abri, et mieux qu'un duel, nous avons droit à une passe d'arme entre (au moins) trois combattants. Et puis finalement, je l'aime bien ce solide américain. Peut être justement parce qu'il se montre plus humain cette année ?

Mes derniers souvenirs "exaltants" remontent à l'époque des duels Hinault vs. Fignon, puis Fignon vs. Lemond. J'ai détesté Fignon. Puis son rival américain. Souvenirs d'étés ensoleillés et insouciants, lorsque mon grand père s'endormait devant l'étape du jour et que nous finissions sa bière à peine entamée. A son grand étonnement lorsqu'il se réveillait (il ne pouvait s'agir de nous, paisibles et sages bambins...). Lorsque nous reproduisions nos désirs d'en découdre cycliquement, à l'aide des petits coureurs en métal, jouets dépassés de nos parents qui trainaient au grenier de nos grand parents. Les verts contre les bleu-blanc-rouge. Bobet contre Robic ?
Je crois que si je ne parviens pas à me désintéresser totalement du Tour aujourd'hui, c'est parce qu'il se rattache à trop de souvenirs. Je ne peux le détester même s'il peut me décevoir. Parce qu'il est une part de mon enfance.
 

Megasuperhyper liens

Les championnats d'Europe de base ball se déroulent en ce moment aux Pays Bas. Même si je ne regarde pas souvent la télé (à part le vélo en ce moment, ok), il ne me semble pas qu'on en parle beaucoup. Il faut aller voir chez nos voisins d'atlantique pour en avoir des news. Les grecs et leur équipe recrutée sur les campus américains, parmi les descendant d'immigrés héllènes, semblent avoir la cote.

En Iran, la liberté de la presse, on s'asseoit dessus. Et c'est pas nouveau. Ce qui est étonnant, c'est qu'ils confondent "journaliste iranien" avec "journaliste irano-canadien" ( via (in)offensif ).

La civilisation nord américaine est aujourd'hui plus ou moins basée sur l'automobile. Pour vous en convaincre, tentez de vous en sortir par vous même à pied, à vélo ou en rollers, au cours votre vie quotidienne là bas. Mais maintenant, ca semble inquiétant...

Loftstory, après avoir conquis notre paf et s'être lancé - dans sa "version française" (ouarf !) - au Québec, s'est également diversifiée parmi la gente animale.

On a parlé de Blogroll ces derniers temps. Dans quelle proportion la vôtre vous reflète t'elle ?

Flood (consiste à noyer un forum sous une multitude de messages, qui auraient plus lieu d'être sur un chat quelconque). Liberté d'expression. Est ce anti nomique ?

Et pour finir, les aventures Flash d'une petite bande de casse cou. Chacun dans leur spécialité, ils vont devoir affronter des robots tous aussi experts ès x-games, pour peut être se tirer de leur prison... 3 épisodes seulement pour le moment (le deuxième est moyen).

14.7.03

 

Maybe Tomorrow

I've been down and
I'm wondering why
These little black clouds
Keep walking around
With me
With me

It wastes time
And I'd rather be high
Think I'll walk me outside
And buy a rainbow smile
But be free
They're all free

So maybe tomorrow
I'll find my way home
So maybe tomorrow
I'll find my way home

I look around at a beautiful life
Been the upperside of down
Been the inside of out
But we breathe
We breathe

I wanna breeze and an open mind
I wanna swim in the ocean
Wanna take my time for me
All me

So maybe tomorrow
I'll find my way home
So maybe tomorrow
I'll find my way home

- Stereophonics, in You Gotta Go There To Come Back -
 

Vous êtes sur un weblog...

... et il fait toujours aussi beau dehors.
Retournez donc faire un tour !

12.7.03

 

Just

can't get the stinck off,
he's been hanging round for days.
comes like a comet,
suckered you but not your friends.
one day he'll get to you,
teach you how to be a holy cow.

don't get my sympathy hanging out the 15th floor.
you've changed the locks 3 times,
he still comes reeling through the door,
and soon he'll get to you,
teach you how to get to purest hell.

you do it to yourself
you do
and that's what really hurts is
you do it to yourself
just you,
you and no-one else
you do it to yourself.


- Radiohead, in The Bends -
 

Vous regardez trop un écran...

Il fait beau, vous feriez mieux d'aller faire un tour dehors.

8.7.03

 

A quoi sert l'écologie ?

"Au delà d'un point critique dans un espace fini, la liberté décroît comme s'accroit le nombre. Cela est aussi vrai des humains dans l'espace fini d'un écosystème planétaire que des molécules d'un gaz dans un flacon scellé. La question qui se pose pour les humains n'est pas de savoir combien d'entre eux survivront dans le système mais quel sera le genre d'existence de ceux qui survivront."

- Frank Herbert, in Dune -
 

Pour ou contre les colo ?

D'un côté, il y a un clou de 4cm dans mon talon, un panaris énorme qu'un putain de médecin anglais ne savait (voulait ?) pas soigner, la boucherie dans mon dos lorsque je me suis relevé trop vite du rez de chaussé d'un lit superposé... et j'en passe.

Et d'un autre côté, il y a les parties de tennis, de base ball, de camping, de nuits blanches... et j'en passe.

Ca me parait équitable.
 

Mariage

Mariage de deux amis, le week end dernier. Comme tout mariage légal, cela implique de passer devant monsieur (madame) le maire, qui, par un discours approprié voire personnalisé, peut faire durer la cérémonie un bon 3/4 d'heures...

Mais le marié étant d'origine Sri Lankaise, on a eu ensuite le privilège d'assister à un mariage traditionnel.
Une première chose: ça sent drôlement meilleur. Les batons de parfums (d'encens ?) nous ont vite transportés bien loin de l'Ile de France, et le mariage a alors pu commencer.
Enfin, pas aussi vite que ça, car la mariée a déjà bien mis 3/4 d'heures à changer de robe pour revêtir le costume traditionnel et les multiples bijoux, qui la transformaient, à nos yeux d'européens, en déesse exotique.

Pour commencer la cérémonie, la promise et son promis ont échangé par trois fois leurs colliers de fleurs. Ensuite, ils se sont "prosternés" aux pieds de leurs parents qui les ont relevés. A ce moment, ils étaient mariés.
Alors commence la longue série de bénédictions. Assis, leurs parents les ont bénis une première fois, pendant que l'oncle du marié passait dans l'assistance pour reçevoir les bénédictions de l'assemblée : en touchant des deux mains une noix de coco sur un plateau, puis en portant ses mains aux yeux, chacun pouvait ainsi leur adresser ses voeux. Le plateau a été alors amené devant le couple et élevé par 3 fois aux mains, aux yeux puis au dessus de la tête des deux jeunes gens. Nous avons eu ensuite une distribution de pétales de roses, à leur envoyer. Et pour finir, toute l'assemblée est passée les bénir, un par un : en prenant des grains de riz dans les mains, on en laisse tomber quelques uns sur leurs avant bras, leurs épaules puis leur tête, trois fois pour chacun.

Il est évident que les symboles de chaque action m'ont échappé. Cependant, la durée de la cérémonie m'a amené à m'interroger sur le but même de cette après midi. S'il dure autant, c'est peut être que l'on souhaite faire comprendre à chacun, marié(e) ou invité(e), que l'on ne rigole pas avec cet évènement ? "A consommer en toute connaissance de cause" ?
Ce que ne fait plus vraiment notre mariage civil (bien qu'aujourd'hui il semble qu'un effort soit généralement fait pour ne pas passer la cérémonie comme une banale demande de passeport). Est ce un bien, est ce un mal ?

Notre "mariage traditionnel" français, en fin de compte, c'est celui à l'église ?
 

L'Etoile et le Fouet

Je viens de finir le livre de Frank Herbert, l'auteur de Dune. Moins complexe que la saga, mondialement connue, de la famille Atréides, il n'en soulève pas moins des questions intéressantes: la communication avec d'autres "formes de pensée", l'avantage pour un état de posséder une bureaucratie plutôt qu'une administration zélée, la perception du temps, voire celle de l'esprit. J'ai bien aimé.
 

Lions, Lions !

Olivier est un français vivant au Japon. Différences de cultures ?

Vous êtes né roturier, et vous pleurez de ne pas avoir de blason ? Ce sera bientôt chose faite, et vous pourrez fièrement chevaucher par monts et par bourg, vos armes peintes sur votre char: + (Via Tete Dethon)

Via le Guestblog (attention, ne faites pas comme moi: 4 blogueurs signifie 4 blogs dans la page. Que les deux blogs du haut n'updatent pas souvent ne signifie pas que ceux du bas soient aussi réguliers):
- l'Armée des bonnes actions, tout d'abord. Pour la rejoindre, c'est simple: payer un café à un(e) inconnu(e) sans raison particulière, aidez une grand mère à porter son sac de courses... Qui disait que le futur se bâtirait sur des actions individuelles ?
- Totalement inutile, et même un peu longuet : rajoutez ".mirror.sytes.org." (sans les guillemets les neuneux !) à l'url d'un site internet. Amusant.

Un peu de droit:
- le droit à l'oubli. Et son extension: pourquoi il peut être humain de ne pas citer de noms sur un weblog.
- le droit des blogs (via mediaTIC). Ne dites pas n'importe quoi. Pire: ne laissez pas dire n'importe quoi sur votre blog ! Il y a de quoi dégager les commentaires...

J'adore: les "rassemblements éclairs". On en parle sur Transfert (via Beleg). Et sur mediaTIC. A quand un smartmob parisien ? Prévenez moi !
 

A propos des liens

Un weblog, c'est avant tout un carnet de liens. Du moins de par sa "définition sémantique" (enfin, si je peux me permettre). Alors lorsque vous donnez à cliquer un petit lien, s'il vous plait, commentez le, expliquez... que sais je encore, dissertez !? Mais ne le laissez pas orphelin.
Et non, tout le monde ne le fait pas.

3.7.03

 

Language week

Day 6: Auf Deutsch
"Einen RSS Faden haben ist es als Kuhpocken zu sein, das erlaubt weiter zu reisen"

- Mouche -

"Avoir un fil rss c'est comme être vacciné, ça permet de voyager plus loin."
 

Qu'allons nous manger ce soir ?

L'Union Européenne avait établi en 1999 un moratoire sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Hier, l'adoption d'une législation sur l'étiquetage et la traçabilité par l'europarlement met officiellement fin à ce moratoire. Par conséquent, à partir d'octobre, la commission devrait étudier des demandes de mise sur le marché.

Oh là, est ce la fin de tout ? Le ciel nous tombe t'il sur la tête ?
Officieusement, ça ne devrait pas se passer comme ça: chaque pays pouvant adopter des normes pour limiter les risques de contamination des cultures "naturelles". Et surtout, la bureaucratie à affronter, préalablement muni des paperasses nécessaires et dûment remplies, devrait en dissuader plus d'un.
Et enfin, en dernier recours, la paperasse nécessaire pour réaliser le TrackBack de ces aliments potentiels sera à évaluer à sa juste valeur: un gain d'argent (qui reste à évaluer) vaut il une perte de temps importante ? Lorsqu'on est agriculteur, la question ne se pose pas forcément: ce n'est pas (encore) l'exploitant qui décide de l'utilisation de son temps. Il ne peut que l'optimiser en fonction de ce que lui accorde mère nature.

Mais au fait, quel est le problème avec ces ovnis générés manuellement ? La transformation des présents de Déméter, ça fait un bout de temps qu'on le fait...
Oui, pourquoi, alors ?
- Parce qu'on n'en connait pas les effets sur l'organisme.
Eh ben tiens, tu m'en diras tant. Est ce que notre blé est l'Original ? Celui cultivé par nos lointains ancêtres, tous premiers sédentaires ? Il ne me semble pas... et on ne s'en porte pas plus mal si ?
- Parce qu'un tel champ exporte ses graines alentour, il risque alors de pourrir toute la région.
Ca me parait déjà plus valable, comme raison. En attendant, on doit quand même être capable de réaliser des 'barrières à pollens' non ? Si on tend autour du champ une bâche "suffisamment haute" c'est pas assez ?
- Parce que certaines entreprises profitent de leur savoir dans le domaine de la génétique pour vendre aux agriculteurs des semences brevetées. Valables pour _une_ culture, en quelque sorte: une semence brevetée ne peut être réutilisée l'année suivante. D'où l'obligation d'en racheter l'année d'après si on souhaite poursuivre la culture.
Là, tout de suite, c'est quand même plus précis comme grief, non ? Pourquoi est ce qu'on ne s'attaque pas directement au problème ? Pourquoi est ce qu'on trouve des moyens détournés pour combattre ce genre de trucs ? On ne peut pas dire tout simplement qu'on ne veut pas permettre ce genre de choses ?
Et bien sûr, on n'a pas abordé le point de vue éthique... Mais l'éthique, aujourd'hui, ça n'est vraiment pas un terme du vocabulaire économique.

Il me semble qu'aujourd'hui, on perd trop facilement de vue les raisons de notre fonctionnement. Pourquoi on fait telle chose devient moins important que de quelle manière on va la faire. Et s'il ne s'agissait encore que de la bouffe...

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Pour s'informer, aller plus loin: Le monde, Libération, InfOGM.
 

Pour un public de merde, invitez la télé

Susheela Raman & Nitin Sawhney étaient hier soir au Réservoir, superbe petite salle du onzième arrondissement parisien, pour l'avant dernier enregistrement de l'excellente émission d'Arte Music Planet 2Nite (la dernière était ce soir: Radiohead). Mais comme le dit Ray "Cela fait deux ans qu'on fait cette émission mais Arte s'en fout", et l'émission ne sera plus programmée (2 mardi soir par mois en attendant, il y a des rediffs) à partir de novembre.
Hormis un public composé en (trop) grande partie de "potes du cousin qui a travaillé avec...", et qui n'avait donc rien à cirer de ce qui leur était présenté, c'était une soirée réellement très agréable.
Susheela est présentée comme une chanteuse "World". Personnellement j'entends par là toute la variété de merde qui-n'est-pas-assez-comme-on-en-a-l'habitude-et-donc-il-faut-trouver-un-mot-vendeur... Or, pas du tout. Cette anglaise d'origine tamoule asseoit sa voix aux accents indiens sur une musique qui ne renie en rien le rock élégant de certaines (anciennes ?) formations anglaises. Accompagnée de très bons musiciens - Tony Allen à la batterie - (et le solo de violon pendant la pause m'a confirmé le niveau du petit barbu qui ne payait pas de mine avec son jeu tzigano-jazzy) elle a joué quelques morceaux (Amba...), dont certains bougeaient vraiment (mais "public de merde", que voulez vous...), avant de reprendre en duo avec Nitin à la guitare, Song to the siren, de Tim Buckley.
D'origine indienne également, Nitin Sawhney a fait appel a trois chanteuses et deux chanteurs (dont je n'ai pas retenu les noms)(à part Tina Grace, ne me demandez pas pourquoi...) pour présenter des titres de sa composition, tandis qu'il assurait le clavier, la guitare et le sampleur. Ses musiciens (un guitariste français, un contrebassiste/bassiste afro-anglais, un batteur anglais et un percussioniste indo-anglais) partageaient une réjouissante complicité, allant jusqu'à dégeler le (trop maigre) public qui restait à la fin. Mais c'était facile, il ne restait que ceux venus pour la musique.
 

Le miracle du plus lourd que l'air

Comme il y a un siècle, j'ai pu à mon tour éprouver les sensations (était ce les même ?) des pionniers. Ceux dont on oublie doucement le nom: les frères Wright, Farman, Blériot, Guynemer, la Coupe Deutsch de la Meurthe, Mermoz...

L'un de mes amis ayant sa licence de pilote privé depuis quelque temps déjà, il doit voler un certain nombre d'heures par an (ou par mois ? j'ai oublié) pour la conserver. Normal: on ne va pas laisser quelqu'un prendre l'air alors qu'il n'a pas touché un manche depuis des années. Aussi, l'occasion s'étant présentée, il m'a proposé un petit tour en coucou. Oui, oui, dans un avion à hélice, avec des ailes en bois et en toile. Et un aérodrome, ça change de Roissy...

Un avion privé, c'est comme une voiture, m'a t'il expliqué, sauf qu'il faut tout faire à la main: avant le décollage, tour de l'avion pour vérifier les ailes, les lumières, les gouvernes et les volets, ainsi que l'hélice ("si elle est fissurée et que le bout gicle, l'avion part de travers, y en a qui se sont tués comme ça" - ah...).
Lorsqu'on grimpe sur l'aile pour rentrer dedans: pas par l'avant, vous passeriez pour un(e) bourrin(e). Par l'arrière. Dans l'avion, on est plutôt serrés, (oui, le vrai luxe, c'est l'espace...), il faut faire gaffe à pas toucher le manche avec les genoux lorsque les commandes sont dédoublées. D'ailleurs, le bouton sur le manche, ça n'est pas pour les missiles, il n'y en a pas sur un modèle comme ça. "C'est pour appeler la tour. Si t'appuies, ils entendent tes conneries."
Y a pleins de cadrans sur le tableau de bord, comme dans les jeux vidéos, et il faut encore tout vérifier, ce qui m'a permis de connaitre l'utilité de tous ces bitonnieaux - et de l'oublier aussitôt.
A partir du moment ou le moteur est en route, inutile de s'égosiller, on utilise des casques comme dans "La chasse au trésor" avec Philippe de Dieuleveu (sauf que c'était un hélico). Et là, surprise: on voit à travers l'hélice ! Eh oui, comme elle tourne suffisamment vite, on peut voir "a travers"...
Ensuite, on appelle la piste pour signaler qu'on veut partir, il faut parler chinois, c'est l'usage ("Allo Zoulou Roméo, ching chang chong jen"). La piste nous ayant permis le passage ("Allo ching chang chong jen Zoulou Romeo"), on prend le taxiway jusqu'à l'entrée. Là, nouvelles vérifications. On prend le répondeur qui nous donne tout plein de données météo (AOEx 1024, OEXd 3200...) puis on appelle la tour ("Allo Zoulou Romeo chang ching jen zong") qui nous donne enfin le feu vert ("Jen zong cheng ping Zoulou Romeo").
Décollage à 110 km/h, ca parait facile. Et puis on grimpe. Pour convertir les pieds en mètres, il faut multiplier par 3 et diviser par dix. Simple. Là haut, ca secoue un peu. Un peu si on a pas l'estomac plein. Mais je peux imaginer ce que ça peut faire si on sort d'un bon gueuleton. On est loin de l'airbus... Dès qu'on passe au dessus d'un petit bois (et la Beauce en est pleine), si on n'est pas assez haut, ça secoue, rapport à la colonne d'air froid au dessus du bois - et du chaud au dessus des champs... Et c'est plutôt pas mal. L'avion vole presque tout seul, il faut juste vérifier l'altitude ("sur ce modèle: une largeur de main entre le tableau de bord et l'horizon"). Et faire attention au paysage, sinon on se perd. Parce que là haut, évidemment, il n'y a aucune indication. Si vous n'avez pas repéré l'autoroute ou la voie ferrée, tant pis pour vous ! Tout se ressemble, tout est petit, et on est bien en haut, dans notre fragile engin...

Heureusement, ça n'était pas son premier vol, et on a retrouvé le terrain facilement. On n'a pas fait de virages à 60° ("deux G dans les dents") l'atterrissage n'était pas trop spectaculaire, pour un premier vol, c'était très bien.
Mon seul regret, c'est l'absence d'hôtesses.

1.7.03

 

Clair de Lune

Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.

- P. Verlaine, Fêtes Galantes -
 

Colloque Sentimental

Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne ?

- Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ?
- Toujours vois-tu mon âme en rêve ? - Non.

- Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.

- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir!
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.

- P. Verlaine, Fêtes Galantes -
 

118,05 W - 52,530 N

 

Flemme

Vautré devant la télé,
je zappe,
lobotomisé.