Le bâton de marche

20.7.03

 

Tour de France

Chaque année ou presque, c'est la même chose : début juillet démarre la Grande Boucle. Avec son lot de surhommes surhormonés moulés dans leurs petites combinaisons, ses jolies demoiselles pour la remise des maillots propres (pourquoi ils n'ont pas tous droit à du linge à la fin de chaque étape... ?), sa caravane publicitaire, ses beaufs le long des routes. Et chaque année je me demande : "Tiens, ça continue encore ?". Malgré les scandales, malgré les hégémonies (Indurain, Armstrong) qui en "diminuent" l'intérêt sportif...
Et puis... et puis...
Et puis passée la première semaine et ses étapes qui se ressemblent toutes, me revoilà devant le poste. Cette année, c'est l'épreuve du contre la montre par équipes, avec ses vélos profilés à roues lenticulaires, ses casques d'aliens et ses relais métronomiques qui m'ont accroché, pour une année à nouveau. Ont suivi les étapes alpines et l'apparition d'un suspens : Armstrong n'est pas à l'abri, et mieux qu'un duel, nous avons droit à une passe d'arme entre (au moins) trois combattants. Et puis finalement, je l'aime bien ce solide américain. Peut être justement parce qu'il se montre plus humain cette année ?

Mes derniers souvenirs "exaltants" remontent à l'époque des duels Hinault vs. Fignon, puis Fignon vs. Lemond. J'ai détesté Fignon. Puis son rival américain. Souvenirs d'étés ensoleillés et insouciants, lorsque mon grand père s'endormait devant l'étape du jour et que nous finissions sa bière à peine entamée. A son grand étonnement lorsqu'il se réveillait (il ne pouvait s'agir de nous, paisibles et sages bambins...). Lorsque nous reproduisions nos désirs d'en découdre cycliquement, à l'aide des petits coureurs en métal, jouets dépassés de nos parents qui trainaient au grenier de nos grand parents. Les verts contre les bleu-blanc-rouge. Bobet contre Robic ?
Je crois que si je ne parviens pas à me désintéresser totalement du Tour aujourd'hui, c'est parce qu'il se rattache à trop de souvenirs. Je ne peux le détester même s'il peut me décevoir. Parce qu'il est une part de mon enfance.