Le bâton de marche

26.8.04

 

Retour au bercail

Toutes les meilleures choses ont une fin.

Je remercie Charlotte (GB) de Bangkok / Pla (TH), Rose et Libor (CH), Jussi (FI) de Koh Tao / Roel (NZ), Sean (IE), Cécile et Sébastien (FR) de Koh Pha Ngan / Eric (US-CA), David Beckham et son collègue (TH) de Krabi-Ao Nang / Nina et Karsten (DK) de Bangkok / Lizzie and Tom (GB), Jungle Joe et City Jim (TH) de Chiang Mai / Matt, Mif and Ian (GB), Buss (NL), Rachel, Daisy and Simon (GB), Pip (GB), Sarah and Steven (IE) de Chiang Mai à Vientiane en passant par Luang Prabang, voire même jusqu'à Hoi An pour certains / Bill (US-NY) and Kate (NZ) de Vientiane / Dave and Sarah (GB) de Vientiane à Hué / Jamie and Amber (CA-BC) de Vientiane à Phnom Penh / Julia (IT) de Hué / Bryan, Quentin et Thibault (BE), Amélie et Pascaline (CA-QC) de Hué à Ho Chi Minh / Elo et Seb (CH) de Jungle Beach / Vanessa et Alex, Sébastien et Eric, Quynh Anh et Mehdi (FR), Huong (VN) de Hanoi / QL (FR) de Ho Chi Minh (à HCM)(plus que des merci !!!) / Betty and Stefan (GB) de Ho Chi Minh à Bangkok / JB et son frangin (FR) de Phnom Penh / Pyna (KH) de Siem Reap / Rob (US-OH) de Siem Reap à Bangkok.

Et mes bouquins :
La prophétie des Andes (James Redfield), Le livre des illusions et Moon Palace (Paul Auster), Moins que zéro et Les lois de l'attraction (B.E. Ellis), How to be good (Nick Hornby), Tsu Yun (Erik Sablé), The Tesseract (Alex Garland), L'éléphant s'évapore (Haruki Murakami), Martin Eden (Jack London).

Vive les voyages.

17.8.04

 

Cambodia Express

"To save our lives we had to do what we were told to."
- Soam Nim, 57 ans en 2004 -

9 minutes. Avant la perte de conscience. Le temps d'atteindre la seconde cellule de S21, la photo prise par les vietnamiens a leur arrivee, et les explications du guide francophone.
Aujourd'hui, la vie continue, il n'y a pas eu de proces, et les anciens ne semblent meme pas regretter leurs actes. Un processus de la conscience pour evacuer l'horreur ?

L'interet de commencer par la, c est d'avoir une journee pour s'en remettre. Dejeuner au bord de l'eau d'un Amok (drole de nom pour une specialite culinaire), puis l'ile de la Soie a velo : un village aux portes de la capitale, ou l'on peut regarder les antiques metiers a tisser travailler entre les mains expertes des femmes. Pour finir, une biere face au soleil qui se couche sur le lac, et une viree au Spark en compagnie de cooperants humanitaires francais. LA boite de Phnom Penh est une fantastique collusion de cliches khmers et occidentaux.
Etrange journee.

Le trajet en bus jusqu a Siem Reap, plus connue pour ses temples se passe etrangement sans encombres, aggremente par la conversation d'un discret professeur de lycee de japonais classique qui voyage avec sa femme. Je trouve etonnant de rencontrer autant de nippons voyageants seuls ou a deux (en europe, ils poussent dans des cars, non ?), mais je ne le lui dirais pas de peur de le vexer.

Je decouvre ensuite dans la jungle la splendeur passee du royaume du Cambodge; j'y retrouve meme des illustrations de Caroline et ses amis. Malgre les cars de touristes, il est facile de s'isoler entre deux colonnes pour bouquiner a l'ombre, alors que le soleil puni les temeraires.
Angkor me plait tellement que je me leve deux fois a 4h30 du mat pour aller y admirer l'aurore. Le plus etonnant, c'est que je suis loin d'etre le seul a en avoir eu l'idee.
Et apres le crepuscule, je m'ecroule.

Dans ce coin ci du globe, il semblerait que la pire route ne soit jamais la derniere, mais la prochaine. C'est l'idee qui me traverse l'esprit alors que je rebondis dans tous les sens dans un minibus qui prend la poussiere ocre de la route par toutes ses fenetres. Si ca a commence bien gentiment par une nationale plus ou moins goudronnee, ca n'a pas dure tres longtemps. Une nationale rouge et caillouteuse a d'abord remplace la premiere, avant de muer en une espece de fossile terreux de la derniere mousson. On avance a 10 a l'heure, j'ai eu la merveilleuse idee de choisir le siege situe au dessus de la roue arriere droite et je ne sens plus la moitie inferieure de mon corps. J aurais presque envie de coller ma main dans la tronche de mon voisin, qui arrive je ne sais comment a s'endormir dans les cahots, et qui menace toutes les 20 secondes de me coller sa sueur et sa crasse sur l'epaule. "Pas de violence, c'est les vacances"...
Pour compenser, la campagne environnante merite quand meme le coup d'oeil. Des bonshommes, de l'eau jusqu'aux genoux dans les rizieres, poussent leur charrue derriere un couple de buffles. Les petits gamins des villages qu'on traverse courent au devant de nous, nous saluer des deux bras et des poumons.
Et on a de la chance : il pourrait pleuvoir.

Apres plus de 7 heures de galere, on touche un poste frontiere, qui, si ce n'est pas celui prevu, s'il n'est pas sur les cartes, s'il n'y a pas moyen de changer mes riels - qui me resteront sur les bras, nous laissera pourtant gagner un pays civilise en moins d'une heure. Fantastique.

11.8.04

 

Hop

Un coup d aile, et c est des dizaines d heures qui disparaissent. Quand il faut deux jours de bus (ou de train) pour faire Saigon-Hanoi, 2 heures d avion suffisent. C est plus rapide, c est un autre monde, c est plus confortable (surtout lorsqu on profite du salon vip, le genre de trucs qui ne m est pas arrive souvent ici)... mais c est aussi moins interessant. Non ?
J avais failli rater ca, encore une fois...

Hanoi est une ville pour les touristes. Un seul coup d oeil suffit pour s en convaincre : de petites rues, des arbres partout, un centre ville a taille humaine parseme de lacs... Ne seraient ce les omnipresentes honda qui vrombissent, claxonnent, et fusent de partout, trainer dans les rues serait presque agreable.
L arrivee a Ha Long n est pas aussi facile. A voir le debarcadere, on craint le pire : devant les 3 policiers charges de controler l acces aux bateaux, une foule de touristes suants se presse.
L embarquement se fait cependant sans encombre, et une fois dans la baie, on realise pourquoi ces 1500 km2 sont classes au patrimoine mondial de l humanite. Avec quelques 2000 iles ou plus, se cacher loin du monde pour la nuit est enfantin. Et les etoiles filantes sont au rendez vous.

Deux heures en sens inverse, et c est le retour a l agitation meridionale (ce qui ne change pas grand chose de ce cote).
Apres 3 semaines (ou presque) au Viet Nam, il est temps de mettre les voiles. J embarque donc dans un bus, qui o miracle, n est pas bonde, et je prends la route du Cambodge. Au poste frontiere, c est toujours le meme match en deux mi temps : une heure pour quitter le Vietnam, une autre pour rentrer dans le royaume.

Et de l autre cote, ce n est plus la meme chose. Retour en arriere, on se croirait au Laos. Les maisons sur le bord de la route sont en bois, en chaume et en toles.
Le pays est plat comme la Belgique, et la route super mauvaise. Je suis chanceux, si c est la saison des pluies, c est sec de ce cote. On traverse le Mekong, gigantesque, par bac, on troque le bus contre un minibus, et c est reparti. Ca tire tout droit devant, pendant des heures.
Petit a petit, les maisons "en dur" se font plus frequentes, les voitures sur la route, de meme, et on entre a Phnom Penh.

La reputation du Cambodge n est plus a faire, mais a changer surement. Demain, pourtant, je visiterais S21. Parce qu il y a des choses qu on ne doit pas oublier ?

6.8.04

 

Dit

"The larger the searchlight, the larger the circumference of the unknown."

- Dick Taylor -
 

Cap au Sud

Pas eu la possibilite de poster plus tot. Resultat, je me retrouve devant le clavier, avec 10000 idees qui se bousculent en meme temps. Le resultat va ressembler a une carte postale un peu speed et chargee.

Apres Hue, je suis parti pour Hoi An. Au XVIIeme siecle, Faifoo etait un port de commerce ou se cotoyaient les marchands et marins venus de Chine, du Japon et d Europe. Sous l anagramme de la capitale, c est aujourd hui une petite ville a la nostalgie coloniale, ou les maisons pastelles, jaune ou turquoises, avec leur galerie en facade, sont un souvenir portugais. Lorsqu elles ne sont pas un petit bout de Chine. Les tailleurs y sont legions, et devant les tarifs affiches, repartir sans surpoids est (presque) un supplice. La plage est a une poignee de kilometres, les rizieres - et le tombeau japonais, encore plus pres. Il y en a pour tous les gouts.
Si je ne m y suis pas rhabille de pied en cap, j aurais au moins teste la cuisine.

Apres Hoi An, j avais dans l idee de passer quelques jours a Nha Trang, dont les plages semblent tres appreciees des voyageurs. La possibilite de rejouer au poisson quelques heures sous l eau n y etait d ailleurs pas pour rien.
Et puis, une inspiration embrumee de fatigue, dans une station service a 6h du matin, m a conduit 60 km plus au nord que la trepidante station balneaire. Une plage de sable fin, des montagnes tout autour recouvertes de jungle, 3 nuits sous les etoiles berce par les vagues, des rencontres d autres voyageurs aux experiences paralleles... le plus bel endroit du monde ?
Il n y a qu une seule chose de penible au paradis : s en aller.

L atterrissage a Ho Chi Minh, toujours plus au sud, marque d autant la difference. Si c etait disneyland a Hue, alors question traffic, ici c est le parc Asterix.
L univers des expat' me semble curieusement filtre. Peut etre est ce le filet mignon et la puree faite maison, la limousine, ou le chantier occidental (une autre vision du Vietnam) ? Pendant quelques heures, j ai eu la sensation de ne plus etre tout a fait aussi loin.