Le bâton de marche

13.1.04

 

2 mois à temps partiel

Ce fut quelque chose de curieux.
Deux petits mois en gilet vert, dans un magasin de la grande distribution culturelle. Premier constat : porter un gilet vert dans ces magasins, c'est un peu comme devenir omniscient. Le matin, on l'enfile dans le vestiaire (le gilet... voyons), et hop, sans aucun effet spécial (ou alors c'est très bien fait : on ne sent vraiment rien), on sait tout sur tout.
"Où sont les dvd ?" Facile : au premier étage. "Les cartouches d'encres s'il vous plait ?" Près des accessoires. "Je viens pour un échange" Allez voir à l'accueil. Et puis ça se complique : "Est ce que le modèle XW 25.32 accepte l'overdrive ?" Euh... Ca se comique parfois aussi : "C'est quoi la différence en la gamecube noire et la violette ?" Une est noire, l'autre est violette.
Première leçon vite apprise : ne pas garder son gilet vert lorsqu'on prend sa pause n'importe où sauf dans la salle de pause. Car même lorsqu'on n'est pas du rayon, il faut qu'on leur serve à quelque chose (peut être est ce de là que vient l'expression "en connaître un rayon" ?).

Il y a eu les rushs de fin d'année, également. Bien que la date de Noël ne varie pas d'un iota d'une année sur l'autre, on s'y prend toujours au dernier moment.
Démonstration par l'exemple de la puissance de consommation : les étalages sont simultanément vidés et remplis. Summum de la saison lorsque le magasin doit être fermé en pleine après midi, car son remplissage atteint les limites de la sécurité.
Dans mon service, ça ressemble aux plages du Débarquement. Les bureaux sont assaillis, personne ne semblant capable d'attendre l'appel de son numéro. Avoir le temps pour une gorgée d'eau est un luxe, rare.

Heureusement, l'ambiance interne est amicale et détendue. Solidarité d'humains partageant la même "merde" ? Tutoyer, discuter avec n'importe quel autre vendeur m'a bien plu.
Pourquoi fait on ce métier, en général ? Pour avoir du temps. Et le temps, on nous le dit, on nous le répète : c'est de l'argent.