Le bâton de marche

16.8.06

 

Arrivée sur Xi'An

Jug m'annonce qu'après réflexion, il ne sent pas trop le plan "chacun sa route", en particulier son retour à Pékin tout seul pour reprendre son avion.
Sur le coup, je me sens coinçé et ca ne me plait pas du tout. Je réfléchissais encore à poursuivre avec Nico et QL, en particulier pour Shanghai, ou remonter avec lui pour monter après son départ vers le Nord en Mandchourie, Haerbin et son histoire russe.
Pas trop moyen de discuter sur le coup, mais ca me travaille. Je n'avais rien dit lorsqu'il avait écourté son séjour par rapport au mien. C'est drôlement frustrant.
Nos différences de "voyageurs" me reviennent dans la tronche, c'est pas très cool.

On booke les billets de train pour Xi An, de nuit et sans couchette (il n'y a plus), un peu de net histoire de checker les mails, bouquinage.
On se dirige vers la gare, en fin d'après midi. Le train est à quai, on s'y installe. Ca ressemble à un wagon corail fleurant les années 1950 ou 1960.
En face de nous, sur la grande banquette, deux petits mômes, leur grand père et leur grand mère. En face de QL, coté petite banquette de l'allée, deux jeunes types, entre 18 et 25 ans, et qui n'ont manifestement pris qu'une seule réservation pour leurs deux billets. Ils passeront les 13h du trajet à s'échanger la place.
Le train est surpeuplé. C'est comme la sncf française qui continue de vendre des billets lorsqu'il n'y a plus de places assises disponibles.
Résultat: beaucoup de personnes dorment par terre dans les entrées, assis sur des sièges pliables dans les allées - sans cesse dérangés par "la soupe" qui passe sans relâche dans les travées - limite dans les chiottes.

On commence tous le voyage par bouquiner. Je termine mon bouquin et enchaine avec le magasine de QL. Avec Jug et Nico, on tourne pour être près de la fenêtre.
Instant magique lors d'un arrêt, tard dans la soirée : les appels de deux petits vendeurs sur le quai, l'un proche l'autre lointain, monotones, mais rythmiques, mais comme en réponds, me font regretter de n'avoir rien pour enregistrer les sons du voyage. C'est comme l'intro d'une musique, quelque chose dans le style de Godspeed, mais avec un autre esprit. Un truc un peu différent.

L'ainé des deux mômes en face de nous a une vilaine cicatrice sur le bras gauche. Comme une brûlure violente, avec des endroits où la chair est blanche. La plupart du temps, il essaie de la cacher avec la manche de son maillot de la Mannschaft, et j'évite de regarder.
La petite famille descend vers minuit, ou un peu plus tard, et on récupère les deux places en face pour Nico et QL, ce qui nous permet d'avoir la petite table entre les deux banquettes pour jouer une heure aux cartes. Curiosité des voisins.
J'arrive à dormir entre 2h et 4h du matin, et lis d'une traite le petit bouquin de Nico - "L'ornière", de H. Hesse, l'histoire de Hans Giebenrath.
On arrive enfin un peu avant 7h du matin.

On se trouve vite fait un hôtel près de la gare, un poil moins bien que celui de TaiYuan mais petit déjeuner européen (!)(et beurre salé !!!). Je suis claqué.
On discute de la suite du voyage, et suite à mes réflexions, j'annonce à Jug en particulier que je ne retourne pas sur BeiJing maintenant avec lui. Questions sous, il me faut un binôme pour continuer de partager les frais, alors que j'ai pas loin d'une semaine "d'avance" dans la descente de mon budget. Et puis, je ne sais pas quand est ce que je rentrerai en Chine, et je ne veux pas louper ShangHai. Du coup, ca me libère et je ne vois plus Jug comme un gosse dont il faut s'occuper.
QL change des traveller's, puis on a un peu de mal à saisir que les ATM aux stickers Visa acceptent aussi la mastercard.
On finit notre nuit ensuite, et on ressort en début d'après midi. Canard laqué ? Canard laqué ! Et il est excellent, découpé sous nos yeux, servi avec un bol de nouilles.
Puis, découverte de la ville, quelques rues dans le périmètre des murailles, en fait. Beaucoup, beaucoup de boutiques : fringues, chaussures, chaussures de sport (et leurs marques chinoises). Egalement beaucoup plus d'occidentaux que depuis Hohhot.
On rentre dans un cyber café gigantesque, plus d'un millier de machines, divisé en différentes pièces et atmosphères, mais le tout dans une semi pénombre. Nico et Jug tapent un billard tandis que QL et moi nous installons dans de gros fauteuils de salon pour lire nos emails.
Après une douche à l'hôtel, on suit à nouveau QL à la recherche d'un salon de massage. Jusqu'à un 4 étoiles, qui semble vraiment honnête. QL et moi avons droit à une douche, et à un pré-massage - nous avons choisi le "chinese massage". C'est un "vrai massage", mais un peu sportif. Pas spécialement doux. QL pique une crise pour avoir une masseuse, ca ne change pas grand chose.

Pas de restaurant ouvert, donc on se prend vite fait des brochettes dans la rue, avant de terminer la soirée au 1+1, une boite/bar lounge sur 5 étages, très classe, on est dans la "champagne room". On m'apporte un black russian au lieu du long island commandé parce qu'ils ne parlent pas anglais, et puis c'est direction dodo.

Billet Xi An - Bei Jing pour Jug : 530 yuans. Pour HK, QL paye 90 euros.

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