Le bâton de marche

7.11.04

 

Ils sont partis

Seuls. 3 mois face aux éléments, face à eux même s'ils en ont le temps, pour ce qui reste peut être l'une des dernières aventures d'aujourd'hui.

Les petits malins restés au sec, et au chaud, se font déjà toute une histoire de décrier ce tour du monde à la voile, en solitaire, sans escale et sans assistance : "tu comprends, s'ils avaient pas tous ces trucs avec eux, moi je veux bien, mais là, c'est quasiment de la triche : balises, pilotes automatiques... et ils veulent pas leur mère, aussi ?".
Les idéalistes vont nous saouler de protestations : passer autant de pognon dans des joujoux de course pour autistes est indécent.

Peut être.
Mais lors d'un gros coup, la balise argos ne se transforme pas pour autant en fée bienfaitrice, et c'est déjà bien d'espérer qu'elle puisse prévenir qu'une merde s'est produite. Que ceux qui attendent à terre puissent se préparer.
Et si l'on avance autant d'argent pour que quelques uns d'entre nous puissent se taper le voyage d'une vie, c'est sûrement que cela nous est nécessaire. Dans un monde qui bétonne un peu plus chaque jour la moindre de nos idées, où des charlots ramassent en cinq minutes un jackpot de paillettes, ils sont parmis les derniers à nous rappeler que le meilleur de nous même ne se trouve qu'en fleurtant avec nos limites, et que, bin ouais, c'est normal de trimer si l'on veut accomplir quelque chose.

Alors bon vent à eux. S'ils ne font pas trembler tout le monde, ils emportent avec eux des bribes de mes rêves.