Le bâton de marche

17.7.04

 

Exotisme

Le mot est faible. Pour atteindre mon etape actuelle, j ai du revenir a l echelle humaine. Oubliez les milliers de kilometres effaces en quelques heures d avion. Ou meme les quelques centaines en une poignee d heures par l autoroute.
 
3 jours. C est le temps qu il m a fallu pour parcourir... combien... 700 kilometres ?
Depuis Chiang Mai, un minibus : 6 heures sur une route plutot correcte du nord de la Thailande. Etape a Chiang Khong pour la nuit, et le lendemain matin, sortie du royaume dans une longue pirogue d un metre de large pour traverser le Mekong. Une fois les formalites de douanes accomplies, le change de mes bahts effectues (1 baht = 265 kips, 1470 bahts = 383 000 kips, la liasse de billets de 5000 ne s est pliee qu a contrecoeur), j ai embarque dans un slow boat. Apres huit heures de trajet sur un banc de bois etroit, seconde etape a Pak Beng. Sitot debarques, sitot assaillis de promoteurs d auberges. En partageant les frais, la decrepitude se fait moins sentir, et l ambiance est meilleure. Le lendemain matin, nouvel embarquement pour huit nouvelles heures de bateau, sans compter les arrets servant a debarquer des locaux ou se re-approvisionner en poisson seche. Et le soir, juste au moment ou la temperature sur la terre ferme se fait plus douce, c est enfin l arrivee.
 
S il y a un nom qui m evoquait ce titre, alors c est bien cette ville. Spirou et Kodo le tyran, le palais du Dalai Lama au tibet, les stupas... j avais des images plein la tete d un lieu magique.
Je suis arrive dans une reconstitution coloniale d une petite bourgade du sud de la France.
Apres des kilometres de desert tropical, a peine emailles ici et la de toits de chaumes parmi les arbres, je trouve de la baguette pour le petit dejeuner, un cafe lounge branche, des maisons blanches aux volets pastels evoquant la Bretagne ou le pays Basque... au bord d un fleuve lourd et puissant qui n a rien d occidental.
 
Luang Prabang.