Le bâton de marche

12.12.03

 

"Il vaut mieux être seul que mal accompagné"

solitude : n.f. 1. Fait d'être solitaire; état d'une personne solitaire. 2. Sentiment d'être seul moralement. 3. Litt. Lieu désert. > caractère d'un lieu solitaire.

solitaire adj. et n. A adj. 1. Qui est seul; qui aime vivre seul. > Zool. Qui vit seul (par oppos. à social). 2. Que l'on fait seul, qui a lieu dans la solitude. 3. Isolé et peu fréquenté.
B n. I. 1. Personne qui reste volontairement à l'écart du monde. 2. Religieux qui vit dans la solitude. II. n. m. 1. Ven. Vieux sanglier mâle sorti de la compagnie. 2. Diamant monté seul. 3. Jeu de combinaisons auquel on joue seul, avec un plateau perçé de trous, sur lequel on déplace des fiches ou des billes selon des règles précises.

Des personnes solitaires, il y en beaucoup plus que je ne l'imaginais. Et même encore plus que ça. Je le vérifie tous les jours, en travaillant au service adhérent d'un magasin de la grande distribution "culturelle". Pour les femmes, c'est relativement facile. Ce sont toutes celles dont la carte d'identité ne signale pas de nom d'épouse mais qui insistent pour un "madame" plutôt qu'un "mademoiselle". Pour les hommes, ils restent plus ou moins insaisissables, et leur nombre, non approximé.
De ces femmes là, il y en a de tous les types : de l'executive woman trop pressée pour s'investir dans une relation humaine à la vieille bigote coinçée "c'est sale !".

Et c'est justement ça qui m'a donné à réfléchir. Les vieux célibataires, ça n'est pas un type de personnes particulier. C'est le genre de chose qui peut finalement être le lot de n'importe quel "moins de 25 ans" des années 2000 (encore que le profil serait plutôt celui des peu diplômés ?). Il y en a trop pour que ça vous tombe dessus "par malchance". Les vieux célibataires, c'est peut être aussi un peu les ultra de la tendance "suffisez vous à vous même", pronée par une société occidentale où tout ce qui prend du temps et demande des efforts se voit presque dénigré, ou tout au moins planqué dans un coin : "chut c'est pas ça que veut le public !". Et finalement, est ce ceci que nous voulons ?

J'ai lu par ci par là des complaintes sur le thème "je ne veux pas finir tout(e) seul(e) à moitié dévoré par un chien, 4 jours après ma mort sans avoir été découvert par un proche". Je crois que c'est pas vraiment ça l'important. Qu'est ce que ça peut bien foutre d'être mis en charpie après notre propre décès ? Ce qui se cache derrière cette peur, ça ne serait pas plutôt "je ne veux pas être passé à côté d'une des dernières aventures possibles : vivre à deux" ? Parce que toutes ces vieilles filles qui se pointent à mon guichet pour établir leur carte de fidélité au nom d'une "madame" imaginaire, finalement, est ce que ça n'est pas ça qu'elles loupent ? Qu'elle qu'en soit la raison, se laisser à suivre les messages subliminaux d'une collectivité déboussolée (où il faudrait "travailler 20h par jour, élever des enfants gna gna gna vos règles du jeu..."), c'est sûrement le meilleur moyen de manquer les réelles occasions de partage et d'enrichissement personnel.

Achetez vous tout ce que vous désirez. Appréciez votre tranquillité. Soyez fier d'avoir réussi par vous même et de ne devoir rien à personne. Gardez jalousement votre indépendance. Criez votre joie d'avoir tout encaissé sans broncher.
Il vous manquera toujours un être pour vous offrir un regard différent, vous tendre une main amie, donner de l'éclat à vos souvenirs.