30.9.03
Simplicité
Les compliments, c'est dangereux, parce que ça fait plaisir.Donner et reçevoir. C'est difficile de conjuguer ces deux verbes. En pratique.
Soit il est plus facile de donner, car on est gêné de reçevoir. Soit on aime reçevoir, mais on est incapable de donner.
Non qu'il y ait forcément deux types d'individus, ca serait un peu trop simple. Mais suivant les situations plutôt.
Il y a des moments où donner fait plaisir. Car _l'acte_ fait plaisir à quelqu'un. Parce que c'est valorisant, aussi : "Il n'y a pas de bonne action gratuite" dit Phoebe dans un épisode de Friends.
Et puis lors d'une autre occasion, c'est beaucoup moins amusant. Parce qu'on ne maitrise pas toutes les étapes du processus. Que cela ne se passe pas au moment ni à l'endroit où on le voudrait. Quand donner bouscule nos habitudes ou notre façon de penser, bizarrement, c'est beaucoup moins drôle. Moins agréable. On aurait presque l'impression de se faire forçer la main.
Reçevoir, c'est un peu pareil. Difficile d'accepter l'acte gratuit de quelqu'un envers nous, d'autant plus si on l'apprécie, et parfois encore plus lorsque c'est justement ce dont on a besoin. Sorte de rebellion de fierté, qui nous gêne dans la digestion. On se sentirait minable, pour un peu. Saloperie d'ego, quand même.
Est ce que reçevoir nous place forcément dans une situation de "personne bien / personne nulle" ?
En revanche, lorsqu'on croit que l'autre nous est redevable, ou dans les situations où l'on n'a pas une personne en face mais une anonyme paperasserie, alors ça n'est jamais vraiment assez.
Il y a tout un processus qui s'est mis en place autour de ces simples actions : donner et reçevoir. Gratuitement, sans raison, comme ça parce qu'on en a envie... ca n'est plus vraiment dans nos moeurs. Une perversion distillée par notre vieux fonctionnement social et commercial, où tout doit se payer ?
Et puis un jour on rencontre des personnes qui bousculent notre petit monde. Au début ça énerve un peu. Quel manque d'éducation ! Quel manque de respect ! Mais on se prend à réfléchir...
Et si dans toute action de reçevoir, il y avait un don caché ?