Le bâton de marche

13.8.03

 

Vertiges

Entré récemment en possession du dernier opus de Venus. Vertigone, composition du groupe composé de Marc A. Huyghens (chant, guitares, mandoline, etc), Christian Schreurs (violon, guitares, orgue...), Pierre Jacqmin (basse) et Jean-Marc Butty (batterie, percus), pourrait être qualifié d' "album de la maturité" s'il n'était seulement la seconde livraison de ces musiciens. Cohérent, riche, peut être un peu mélancolique, il tournerait en boucle sur mon lecteur si je ne faisais pas bien attention à ne pas trop en manger de peur d'une dépendance totale.

La batterie est subtile, la basse précise, et les lignes mélodiques se croisent, s'épousent, s'affrontent, se suivent, s'épient ou s'ignorent. Le travail réalisé sur l'utilisation des cordes (trois des treize chansons font appel à un quatuor à cordes) est plus que remarquable. Bien loin au dessus de la mode sucrée consistant à rajouter du "lalala" dégoulinant, inodore et incolore, par de pulpeuses instrumentistes, c'est pour moi une nouvelle révélation des possibilités rock des cordes, en particulier pour les harmonies. Et la voix de Huyghens n'est pas sans rappeler les groupes pop rock anglais aux productions les plus récemment innovantes. Une création génético-musicale regroupant les principales qualités de Radiohead, Muse et Coldplay - avec un brin de Blur -, assortie d'une personnalité propre.

Sans être pourtant l'album de la décennie (il manquerait peut être un ou deux titres plus pêchus), c'est pourtant un très bon album dont le premier single (Beautiful Days) cache d'autres titres plus forts. L'ouverture sur Happiness enchainée avec le single pré-cité (à ma première écoute, j'écoute toujours les titres dans l'ordre) m'avait fait tout d'abord craindre un album dont tous les "titres valables" seraient amassés au début. Il n'en est rien, et c'est vers la fin que j'ai trouvé le meilleur : Running at full speed, quasi anodine à la première écoute, s'est révélée petit à petit, jusqu'à presque occulter les autres titres. C'est là que le quatuor (2 violons, alto et violoncelle) se montre le plus persuasif, le plus aérien.

Voilà un groupe qui me pousse en avant.