Le bâton de marche

29.8.03

 

L'Anpe : à nous de vous faire préférer le train

L'aide à la mobilité consiste à libérer le chercheur d'emploi motivé du coût d'un transport de plus de 50 km. Extrêmement utile et donc extrêmement louable, cette action n'en entraine pas néanmoins certaines absurdités.
Il y a quelques mois, j'ai ainsi dû me rendre à Lyon pour un entretien. Prenant conseil auprès d'un ami déjà habitué de la procédure auprès de son agence locale, j'ai donc pris mes billets et une carte de réduction, pour aller les présenter ensuite à l'une de mes conseillères, pour un remboursement. Première erreur. Chaque agence semble posséder ses propres particularités, et la paperasserie à Sainte Geneviève des Bois n'est pas la même qu'à Sermaise...
Direction la gare pour un remboursement des billets et de la carte.
De retour à l'agence, on m'établit un bon de transport à faire valoir dans l'agence sncf locale. La très aimable guichettière (il faut lui reconnaître cette qualité) ne maitrisait pas les arcanes de la coopération inter agences gouvernementales, mais m'établit alors tout de même un billet aller retour (omettant au passage la contremarque pour me rendre jusqu'à la gare de Lyon, ce qui n'est pas si grave après une heure de lutte informatique). Ou du moins, le pensais je en quittant la gare. Seconde erreur de ma part, je ne vérifis pas les billets qu'elle avait eu tant de mal à me sortir.
Le matin du rendez vous, c'est tout soufflant que je sautais dans le tgv prêt au départ. N'ayant eu le temps de composter, je me dirigeais tout droit vers les contrôleurs afin de leur faire part de mon retard. Je sors les billets, les présente, et la sentence tombe : "Et les billets ?". Je n'avais que les réservations.
Et de me faire remarquer qu'un Paris Lyon pour quelques euros, ça n'est pas normal. Je présente mon "attestation Sncf/Anpe", j'explique, je tente une plaidoirie, rien n'y fait. Bien sûr, je n'ai que les réservations, mais le billet n'étant pas à ma charge, son absence, justifiée, ne devrait pas perturber mon trajet... Renvoyé à ma place par le contrôleur peu pressé d'en découdre, je vois un peu plus tard s'avancer son collègue. Avec ma tête de gamin, impossible d'apporter un peu de poids à ma défense, et je me vis donc dans l'obligation de payer un billet, ainsi que l'amende "forfaitaireuh poureuh non présentation du billet". Avec assurance d'être remboursé. Si ça n'est pas absurde...
Arrivé à Lyon, la très aimable responsable clientèle me fit également raquer un billet de retour, avec un petit mot au dos, afin "de ne pas inquiéter le voyageur".
J'ai été effectivement remboursé un mois et demi plus tard.

Quelles leçons en tirer ? Parce que si l'on ne tire pas de leçons de ce genre d'évènements, alors on aura vraiment perdu son temps.
La première c'est de faire un peu plus attention. Du moins tant que je le peux, ce genre de trucs m'arrive tout le temps. Ceux qui se mettent comme des grands dans la merde n'ont à s'en prendre qu'à eux même.
La seconde, c'est qu'être très patient face à l'administration est la seule attitude possible, si l'on souhaite garder son énergie pour d'autres choses plus constructives.
La troisième, c'est de ne jamais entrer dans la fonction publique à un autre poste que responsable de la communication interne. Quand tout le bordel fonctionnera comme je l'entends, alors j'aurais une réelle raison de me plaindre si ce genre de choses se produit.
La quatrième, c'est que toute action louable peut être sabotée par un protocole mal rédigé, mal transmis, mal diffusé, et mal compris. Il importe d'être clair dès le début. Si on part d'un brouillon, qu'obtient on en fin de chaîne ?
La cinquième, c'est que la prochaine fois, j'essaye l'avion.