Le bâton de marche

29.8.03

 

Idées...

Laurent rouspète sur le peu de débat politique dans la blogosphère. C'est vrai que d'une manière globale, et excepté certains faits précis, ce n'est pas trop le sujet des blogs en général. Il est pourtant à prévoir que sous peu, chaque parti aura son blog. Si ce n'est chaque candidat.
Le mot politique est lourd de sens, je trouve. Personnellement, je le trouve un peu effrayant. Il me renvoie à ces heures passées sur la quatrième république, pour finalement ne me rappeller de rien :
"- Impasse, c'est toujours la cinquième qui tombe.
- Ouais peut être, mais ca ne fait que reporter le problème.
- On s'en fout, finalement, y a que les maths et la physique, qui comptent."
J'ai toujours détesté l'histoire contemporaine. Trop chargée en politique : j'ai associé à ce mot toutes ces images d'hommes se voulant importants. Des idées comme "promesses non tenues", "le pouvoir corrompt", etc. Un monde étrange, sombre, où je n'ai aucune envie d'aller voir si j'y suis. Voilà comment on commence à s'en désintéresser. Bien sûr, ça n'est pas une excuse.
Parce que la politique, ça commence chez nous, dans notre ville ou notre quartier. Les dernières élections ont été animées (dans le sens positif), ici, certainement grâce à la présence de Petit Frère sur une liste. C'est notre chance, pour nous qui vivons en démocratie : la politique, on peut y participer. C'est même fait pour. On a tendance à l'oublier.
Seulement, on n'en a pas très envie. Il y a toujours un connard pour ne pas être de notre avis. Et c'est vrai qu'on n'a pas le temps, aussi : entre le boulot, les potes, le sport, les vacances... Je ne parle même pas d'un blog. C'est toujours plus facile de penser d'abord à soi. De dire que chacun devrait faire ce qu'il veut, et que ça suffit comme programme. Alors autant laisser ceux dont c'est le métier s'en occuper... Ca nous donne même une nouvelle raison de râler.
Et puis, il y a toujours ces putains d'étiquettes, qui font que dès que l'on dit un truc, on devient le copain de Machin, donc l'ennemi juré de Bidule. Que l'on vienne ensuite déformer cette image, par un autre avis sur un autre sujet, et l'on deviendra alors un paria, ou pire, un démagogue. Il est nettement plus facile de détruire la construction du voisin plutôt que de bâtir quelque chose.

On rouspète sur la politique, donc. Je pense qu'une autre part (importante ?) de notre humanité ne transparait pas non plus dans les weblogues. Et je m'interroge devant le peu de débat spirituel dans cette sphère. Le mot est lâché. Ce mot fait peur ? Bien sûr, "religion, opium du peuple", "curés, tous des pédophiles", "pas scientifique tout ça", "rétrograde" et gna gna gna et gna gna gna... Mais ça ne répond pas à ma curiosité.
Qui sera le premier à lancer un blog religieux ? Une secte, sûrement, c'est un moyen facile de "sensibiliser le public à ses idées". Il est à prévoir que bientôt, ils seront nombreux, également.
Je ne parle pourtant pas de prosélytisme. Mais de débat, simplement. D'échange. Si c'est possible sur un tel sujet. Parce que je ne connais pas grand chose du Coran, du Talmud ou des Suttras bouddhiques. Que l'animisme m'a été présenté au collège comme une pratique néanderthalienne. Parce que je suis curieux. Et que c'est pour cette raison que je tiens un blog.