Le bâton de marche

13.8.03

 

Cinémascope

Sorti aujourd'hui sur les écrans, un film qui aurait fait la joie de ma prof de musique du collège, car elle aurait trouvé là un moyen facile de nous occuper de manière silencieuse.

"Il était une fois Jean-Sébastien Bach", sous titré "L'homme qui tutoyait Dieu (Télérama)" serait certainement idéal pour tous les scolaires, s'il tenait l'affiche jusqu'à la rentrée (mais s'il tient 2 semaines, ce sera déjà un miracle). Quoique prévenu du bide cannois, j'ai voulu faire abstraction des "on dit'. Mais quand on voit apparaitre un tel sous titre, on commence déjà à se poser des questions... et on en vient ensuite à répertorier toutes les tares d'une oeuvre totalement discréditée par le manque de moyens mis à disposition de l'équipe technique. Quand les intervenants ne jouent pas comme des pieds (pour ne pas balancer on dira que Christian Vadim dans le rôle titre se débrouille comme il peut, Elena Lenina - à quel type de films pensez vous ? - bien que nice peoplée, se débrouille plutôt bien, mais le meilleur est quand même un tout petit rôle, l'acteur jouant le duc de Leipzig - c'est un "méchant") (mais j'oublie Jean Rochefort, en voix off, très bien lui aussi), on remarque les gouttières en métal bizarrement modernes, les fils du téléphones, ou autres rues goudronnées... Sans un brin de recul, on pourrait en venir à croire que Bach voyageait à pied à travers bois, muni d'une simple valisette. Que Anna Magdalena , sa deuxième et dévouée épouse ne pris pas une ride durant toute leur vie commune (caprice de "star" ?), tandis que le pauvre se plissait, grisonnait, et faiblissait. Etc.

Si la lumière est relativement parfaite en regard du choix technologique (filmé en caméra numérique), le son, en revanche, montre par ses carences l'étendue de son importance lorsqu'on ne le chouchoute pas. Le pourcentage de "son direct" (prise de son en direct, proportionnellement peu utilisée lors du montage, il me semble) m'a paru énorme, ou peut être est ce la médiocrité des prises de son des dialogues ? Les longueurs se suivent, heureusement habillées par l'oeuvre du maitre, ce qui les rend plus appétissantes. Le décor laisse donc parfois à désirer, et on en vient naturellement à douter des costumes...

Tout juste éventuellement acceptable en documentaire télévisé, ce film a t'il sa place dans un cinéma ? La production française est elle telle qu'il est nécessaire de faire appel aux productions amateures ?

Conclusion : c'est une merde. Pas un navet, non... une merde. Une merde, mais avec mon nom au générique.

ps/ et je n'ai toujours pas été payé.