Le bâton de marche

26.6.03

 

Pollution

7h du matin, dans un RER comme il en existe tant d'autres en région parisienne. Ayant une vue plongeante sur l'escalier et la plateforme d'entrée, j'y remarque un jeune type, comme il en existe tant d'autres en région parisienne. Ou ailleurs. Jean-t-shirt-sac-à-dos. On pourrait supposer qu'il se rend à la fac, bien qu'il soit tard dans l'année. Ou en stage, peut être ? Enfin, dans un endroit où on va lui demander de réfléchir, j'imagine. Il en semble capable...
Et puis, gagné par la faim (quand on vous dit que le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée !?), il tire une barre chocolatée comme il en existe tant d'autres dans nos étalages de supermarchés. Bon, c'est pas celles que je préfère, mais chacun ses goûts. Et puis, il semble vouloir se débarasser de l'emballage plastifié. Mais on est dans un RER. Où sont les poubelles dans un train de banlieue ? Alors, sans même marquer une hésitation, le type allonge la main vers la porte ouverte sur le quai de la gare, et laisse s'éloigner dans le courant d'air le petit papier plastifié, qui disparait entre le quai et le train. C'est presque joli à voir.
L'inconvénient de ce type de barres chocolatées est de coller un peu aux dents (caramel), et de laisser un goût de beurre de cacao (je ne vais pas non plus appeler ça "cacao", ou "chocolat", et puis quoi encore) qui se dégrade avec le temps. Je le sais, j'en mangeais deux par matinée au boulot ou en cours. Je les ai presque toutes testées...
Bon, alors pour faire passer ce goût, le mec sort un chewing gum. Chlorophylle. Pour changer d'haleine, menthe forte, c'est mieux, mais bon, chacun sa manière de faire. Aussitôt la tablette engloutie, le papier aluminisé se retrouve roulé en une petite boule, comme tant d'autres papiers de chewing gum. Et comme il n'y a pas de poubelle, pop, il est abandonné sur le sol plastique, en attendant d'être ramassé par une femme de ménage...

Et après, on s'étonne de l'Erika, du Prestige, de l'Amocco Cadiz, etc ? Mieux, on s'en indigne !? Ah ah ah, la bonne blague...
Chacun à son échelle, il faudrait peut être commencer par s'inquiéter de ce qu'on fait pour notre cadre de vie dans notre routine quotidienne...
Parce qu'on n'a qu'une seule planète, et que Mars, c'est pas pour demain...