26.5.03
De l'art de faire des pompes
Je suis "tombé dedans" vers 11/12 ans, avec le trip adolescent de "l'endurcissement": courses de 10 km tous les matins pendant les vacances, douches froides, abdos... et pompes (limite masochiste, quand même...).
Mais je n'ai réellement appris à faire des pompes que plus tard, vers 15/16 ans, quand je me suis lancé (enfin) dans un art martial. Car faire des pompes est un art.
Rien à voir avec ces mectons, qui, pour impressionner la galerie, enchainent micro-pompe sur micro-pompe, à toute vitesse, le visage écarlate mais la moue facile.
Non. Faire des pompes, ça peut être aussi la solitude du coureur de fond. Le goût de l'effort. La recherche d'une limite (à l'entrainement, j'en arrivais à trembler de tout mon corps, sans pouvoir le contrôler)(et j'adorais ça... j'suis un malade).
Donc j'ai appris. La position, d'abord: les mains au sol écartées de la largeur des épaules (version classique), la tête levée pour regarder devant (et respirer correctement, surtout), le dos droit, les fesses dans l'alignement du dos, et les orteils qui tiennent tout ça.
Ensuite, la pompe en elle même: en inspirant, on fléchit les bras, en pliant les coudes, lentement, jusqu'à descendre tout en bas. Les épaules presque tout contre les mains, le menton frôlant le sol.
Puis l'expiration: en essayant d'aller le plus vite possible, tout en gardant l'alignement du corps, on pousse sur les mains. Explosif.
Ca, c'est une pompe.
Variantes: on peut écarter les mains, ou au contraire, les poser l'une sur l'autre. Pour travailler "l'explosion", on peut aussi taper dans les mains après la remontée: si on pousse suffisamment fort, les mains vont décoller du sol, ce qui laisse une fraction de seconde pour taper une fois dans les mains, taper deux fois, taper des mains dans le dos... (je ne rêve pas, je l'ai vu !) avant de retrouver la position initiale.
Variante vietnamienne: on part accroupi. En un saut, on se retrouve dans la position de pompe, les mains devant se retrouver là où étaient les pieds l'instant précédent. On descend-on remonte comme expliqué plus haut, et en un mouvement on se replace accroupi. Pour la deuxième partie, on saute le plus haut possible en ramenant les talons aux fesses, que l'on doit pouvoir toucher avec les mains. On retombe accroupi, et là on peut compter "une". Super crevant pour les jambes.
Autre intérêt des pompes: s'aperçevoir qu'il est temps de repasser l'aspirateur.