Le bâton de marche

6.4.03

 

Anti américains ?

Ca m'énerve. Il parait que les français sont anti américains. Parce qu'un moustachu a démonté un Mc Do, parce qu'on se permet quelques blagues (Quelle est la différence entre un yaourt et un américain ? - Le yaourt, au bout d'un certain temps, développe une certaine forme de culture) (mais les belges auraient certainement de meilleures raisons de se plaindre... est ce qu'ils le font ? Non, ils font des blagues sur les français), où qu'on n'est pas toujours d'accord avec les décisions de leur gouvernement (Quelles sont les personnes qui piquent des crises lorsqu'on leur dit non ? - Les enfants). Voilà, il n'en faut pas plus. Au pays de la logique floue, on préfère de beaucoup la logique binaire. "Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous". II faut dire que c'est quand même vachement plus simple (et après, ils trouveront le moyen de se plaindre qu'on les prend pour des idiots...). Alimentée par la presse américaine, quelques personnalités médiatisées ou encore des blogs (pas de liens, je veux pas rentrer là dedans), je vois mal comment on pourrait revenir en arrière maintenant.
Dans les faits, est ce qu'on ressent une haine française envers les US lorsqu'on se promène en France ? J'ai pas remarqué. On apprécie des tonnes de choses chez eux (le Coca, les chewing gum, les pubs Nike voire même les chaussures, leurs groupes de rock, de jazz, de rap etc, parfois même leurs films (;-p), leur décontraction, leurs sports, leur management par le mérite et non par les diplomes... et j'en oublie), qui font tellement partie de notre quotidien qu'on n'y pense même plus tellement c'est naturel pour nous. Nos journaux télévisés, et même notre presse, d'ailleurs, font référence quotidiennement aux Etats Unis. Vague de chaleur sur Chicago l'été, tempête de neige sur New York l'hiver, législation novatrice en Californie, avancée scientifique au MIT, festival à Sundance, on en a tous les jours ou presque. Même de nos "cousins" québecois, on n'a pas autant de nouvelles (est ce que les journalistes se posent des questions sur leur job, parfois ?). Il suffit de faire un tour dans les pays de l'Est pour se rendre compte de leur influence sur nous. "De l'autre côté du miroir", on n'en entend beaucoup (mais alors beaucoup) moins parler, et lorsque c'est le cas, pas toujours en bien. Séquelles de la guerre froide, j'en sais rien...
Je crois que si on ne les aimait pas, du moins autant qu'ils s'en plaignent, on n'en parlerait pas tant que ça. Voire pas du tout.

Alors tout ce qu'il nous reste à espérer, sans doute, c'est qu'ils ont une mémoire de poisson rouge. Afin qu'ils oublient qu'en 2003 ils ne nous aimaient pas. Le poisson rouge a une mémoire de 3 minutes: s'il est heureux 3 minutes, il croit avoir été heureux toute sa vie. S'il agonise pendant 3 minutes, il se prend à croire qu'il a vécu toute sa vie un enfer.
C'est pas si différent d'un américain, en somme...