Le bâton de marche

12.3.03

 

Maussade

S'il y a un mot qui me semble caractériser notre époque, c'est bien celui ci. Des guerres partout, "le spectre du chômage" (Hou ! Hou!) partout, des gens qui font la tronche dans le RER et le métro partout le matin, des gens qui font la gueule dans le RER et le métro partout le soir, des sdf partout, le sida qui n'en finit pas, la "pression" de la publicité partout (Faites un régime ! Achetez les nouvelles fringues de la nouvelle collection !), gna gna gna, gna gna gna. Et par dessus tout, la musique. Maussade. L'impression qu'aujourd'hui, lorsqu'on veut faire qlq chose d'un peu recherché, expérimenter des trucs, bref, être un groupe intéressant, il faut faire des trucs plaintifs. C'est le triomphe du mode mineur. Et lorsqu'on ne tombe pas dans la plainte, on a le choix entre la grosse colère, la nostalgie. la "révolte", dans le meilleur des cas, la "mise au point".
Ok, les évènements sont pas nettements en notre faveur si on veut le voir comme ça.
Mais se pourrir la vie à se plaindre, ça fait pas avancer les choses, ça ne résoud aucun problème, et on reste enfermé là dedans. On moisi.
Je rêve d'une résurrection des Beach Boys qui balairaient tout ça, avec des textes bidons et une bonne humeur contagieuse. Mais qu'on ne me parle pas des produits de real tv...

Tous les hommes sont mortels

Et c'est ce qui fait l'intérêt de notre séjour ici bas. C'est peut être le seul message positif du roman du même nom, de Simone de Beauvoir. L'idée de départ est sympa: un type, qui veut réaliser de grandes choses pour sa petite ville italienne du milieu du Moyen Age, boit l'élixir qui lui donnera la vie éternelle. Et s'attelle à la tâche. Mais d'après la romancière, c'est sans espoir, et il s'en aperçoit relativement vite, en plus. "On aurait dit qu'un dieu buté s'appliquait à maintenir entre la vie et la mort, entre la prospérité et la misère, un immuable et absurde équilibre". Tout ça est d'un pessimisme.
Je préfère encore "Un jour sans fin", avec son épilogue cucu.

Chance et travail

Le rôle d'un gardien de hockey sur glace est simple et éprouvant. Pendant trois tiers temps de 20 minutes, il est chargé de stopper tous les palets cherchant à s'infiltrer derrière lui. Simple. Eprouvant parce que c'est le seul joueur de l'équipe à jouer l'intégralité du match (s'il ne fait pas trop de bêtises, sinon il est remplacé). Avec l'équipement, le stress et les efforts brutaux, il doit bien perdre 5 kgs par match. Tous ceux qui ont essayé le simulateur du Hockey Hall of Fame de Toronto (j'ai pas osé), ont une idée précise de la vitesse des projectiles et de la concentration nécessaire...
L'an dernier, le meilleur gardien, récipiendaire (en bon québecois) du Trophée Vézina correspondant fut le gardien des Canadiens, le "jeune" José Théodore. A tout juste 25 ans (un gardien semble atteindre sa "maturité" vers 30 ans passés), il ajouta à l'exploit celui de remporter par la même occasion le trophée du meilleur joueur sur la saison (Trophée Hart). C'est dire s'il fut déterminant pour son équipe de posséder un tel talent. J'imagine que les qualités requises sont un sang froid hors du commun, une rapidité exceptionnelle, des réflexes de surhomme, un mental en acier. Qualités travaillées sans relâche à l'entrainement. Et également, sans une part de chance non négligeable, pas d'exploit.
Est ce un simple manque de chance qui expliquerait ses irrégularités présentes ? Depuis le début de la saison, en octobre, il alterne le meilleur comme le pire.