Le bâton de marche

31.3.03

 

Lecture

Je suis dans un bouquin, les mémoires d'une geisha ("Geisha" de Arthur Golden)(c'est pas lui la geisha, il en a simplement recueilli les propos), c'est vachement bien. Bon, mon inclinaison en faveur de tout ce qui peut venir de l'est de l'Oural y joue pour beaucoup, certainement. Mais ce bouquin est drôlement bien quand même. La geisha, ou la compagnie élevée au rang d'art. Un truc que j'adore, du Japon, c'est leur faculté d'élever au rang d'art la plus insignifiante ou banale chose quotidienne. La fabrication de bols et autres poteries toutes simples. Boire du thé. Discuter. Etre seul. Etre avec des amis. Faire un bouquet. Dessiner (bon, ça on sait faire aussi). Enfin, pleins de trucs. Dans ce bouquin, j'y trouve aussi, au détour d'une ligne beaucoup de choses qui me surprennent ou me touchent:

Poésie

"Même les pierres
finissent
par céder,
sous les assauts,
répétés
de la pluie."

Apologie de l'horoscope

"Nous, les humains, sommes une part infime d'un grand tout. En posant le pied par terre, nous pouvons écraser un scarabée, ou provoquer un léger courant d'air qui modifiera la trajectoire d'une mouche. Maintenant considérons que nous sommes ce scarabée, et donnons à l'univers le rôle que nous venons de jouer. Il est évident que nous sommes affectés chaque jour par des forces qui nous dépassent, tout comme le pauvre scarabée voit notre pied géant s'écraser sur lui, impuissant. Que faire alors ? Utiliser toutes les méthodes possibles pour comprendre les forces de l'univers, et nous y soumettre, au lieu d'aller à contre courant."
Il est à noter que les horoscopes que la dame consultait ne jouaient manifestement pas dans la même cours que ceux de télé 7 jours...

Tirer une leçon de vie d'un évènement banal - application

Premiers match de championnat mixte hier matin. Changement d'heure ou pas, on a eu vraiment du mal à démarrer. Pas "trop" d'erreurs défensives, mais de piteux passages à la batte. Manques de bol pour nous, réussite pour l'adversaire. Sur un passage au baton, en particulier, j'ai été en dessous de tout. En général, et plus particulièrement en slowpitch, je frappe un coup sûr (càd qui me permet d'atteindre au moins la première base) quasiment à chaque fois. Pour l'équipe, c'est très utile. Un point d'ancrage sur lequel "construire des points". Ayant remarqué la faiblesse apparente de l'adversaire en champ droit (pour un droitier, il faut décroiser sa frappe, c'est pas évident), j'ai voulu envoyer la balle de ce côté. Pour ce faire, il faut se déplacer par rapport au marbre, en reculant le pied droit pour commencer. Après, il faut s'adapter. C'est là que j'ai péché: j'avais besoin d'une balle suffisamment éloignée de moi. J'ai donc attendu que le lanceur me lance la balle que je voulais. En laissant passer tout ce qui ne me convenait pas. Il m'a lancé trois "strike" et j'ai été éliminé sans avoir frappé une balle...
De la sorte, ce qui se présente à nous dans la vie ne correspond pas toujours à ce que l'on attend. Cependant, si on s'adapte aux évènements, on peut en tirer profit. Tandis que lorsqu'on refuse ce qui "ne nous convient pas", on laisse aussi passer sa chance.

Epilogue: on a perdu le premier match. Au deuxième, même scénario, malgré un semblant de réveil lors de la première manche. Dernière manche, menés de 5 points avec deux éliminés, on était cuits. Il ne leur restait qu'un "mort" à faire. On a réussi à leur coller 13 points. C'est ces victoires que j'apprécie le plus. Lorsque tout parait perdu, mais qu'on s'en tire inespérément. Et (surtout ?) ça dégoûte l'adversaire. C'est mesquin, mais ça fait drôlement du bien. Que demander de plus ?