Le bâton de marche

14.3.03

 


Dans la série "Politique"

Des élections anticipées vont avoir lieu dans la Belle Province. Au Québec, s'entend. Pour la première fois depuis... (depuis ? depuis je sais pas, je suis pas québecois), il n'y aura pas un parti, mesdames et messieurs, ni même deux partis, mais pour le même prix, vous (québecois) aurez le choix entre trois partis ! Oui, je n'ai pas dit deux, j'ai dit trois, ma bonne dame. Manifestement, c'est quelque chose de nouveau chez eux (ils auraient bien été embêtés, à notre dernière présidentielle...). Surtout que ce nouvel objet politique est emmené par un jeune premier, Mario qlq chose, avec des idées "qui ratissent large". Mais dans les cartons du parti Québecois (l'un des deux dinosaures, qui était là avant même l'arrivée des français), un référendum... Tatataaa ! D'ici 2005, on demanderait (s'ils sont élus... eh eh) une troisième fois (jamais 2 sans 3) à nos cousins s'ils souhaitent devenir indépendants du Canada. C'est quelque chose, chez eux, leur "particularisme". Et c'est quelque chose qui plait bien au français, du moins à celui que je suis, l'idée d'un Québec indépendant. Les séquelles de la blague du Général, la nostalgie d'un chez nous d'Amérique du Nord... mais surtout, la fin de la domination anglaise sur ceux qui furent français ! Une sorte de retour en arrière, comme s'ils "revenaient à nous", un peu. Ca, c'est vu du côté français. Parce que chez eux, on est les "maudits" français, qui les ont abandonnés par deux fois (la première, c'est l'abandon du Québec à l'Angleterre, la 2eme, c'est lorsque Lafayette est rentré après avoir délivré nos amis américains (qui ont oublié depuis... ;-p) sans penser à eux). Donc l'idée de la "souveraineté' n'a rien à voir avec nous. Non, les ptits québecois se sentent cernés, sur leur bout de province, par une marée d'anglophones, et pensent donc qu'ils seraient "mieux chez eux" comme ça. Seulement aujourd'hui, la condition du francophone a quand même bien évolué depuis 40 ans. On ne leur dit plus "speak white !" en classe. Les entreprises doivent tout traduire dans les deux langues. La loi 101 a changé beaucoup de choses. Ok, le bilinguisme, c'est toujours un mythe, plus tangible au Québec que dans les autres provinces. Bien sûr, dans les musées nationaux, on amalgame toujours encore facilement les vagues de colons français et anglais, sans faire la distinction nécessaire (?). Dans les faits, les immigrés asiatiques de la "wet coast" pourraient se plaindre un peu plus encore. A l'européen qui les a découvert cette année, les canadiens ont fait l'effet d'une Nation malgré tout. Et non de deux nations. Dans un pays aussi énorme, chaque province a ses particularités, et s'entendre est forcément difficile. Les anglophones semblent avoir un réel besoin des francophones pour se différencier des américains (avoir une reine, c'est pas suffisant), et les francophones, s'ils veulent tenir le coup face à la puissance du business du voisin méridional, ont également besoin de leurs "compatriotes". Alors chacun chicane, mais il serait temps qu'ils ouvrent les yeux: s'ils s'obstinent, ils seront bientôt un état de l'Union. Ca, c'est pour mon sentiment.
Dans la pratique, bien que la majorité des québecois rencontrés étaient ouvertement souverainistes, aucun ne semblait considérer l'Indépendance comme réaliste. Ils avaient plus en tête le modèle européen. Or, ils ne sont pas vraiment loin de l'idée qu'ils s'en font (quasi fédérale... on n'en est pas encore là). Ca doit être quelque chose dans leurs gênes, en fait. Des fois, nous les français, on râle comme ça, parce que ca fait du bien.

Quelques liens sympas

Parce que la politique... hein. Pour ceux qui n'ont pas le temps d'explorer la page par défaut:
un premier entre bd et poème visuel, on peut même aller jusqu'à l'espace.
Une souris vivante pour ordinateur: vous en avez rêvé, Project Angel l'a fait.
Le méta-moteur le plus court existant. Y a même des "previews", avec.
La F1 comme vous ne l'avez jamais entendue (système de son recommandé, aucun intérêt sinon).
Et pour finir, un ptit jeu rigolo: on pousse un type dans un escalier, plus il y a de dommages, plus il y a de points (43364 au premier essai)(eh eh).

Je pense, donc je suis

Quand j'étais petit, tout était simple. Jamais de soucis. Le mythe de l'âge d'or (j'adore). Tranquille, linéaire... Les récrés succédaient aux récrés. Les vacances aux vacances... Et puis, un jour, je me suis aperçu que je pensais. Je pensais par moi même. Je pouvais faire des trucs de manière autonome. Par exemple, euh... tricher grossièrement à un contrôle de physique, pourquoi pas ?
Imaginez que vous êtes prof. Prof de physique. Dans une salle pleine de paillasses, vous donnez à votre classe un contrôle, comme à chaque fois que vous leur en filez un. Vous êtes sur votre estrade, et pour une fois qu'ils se la ferment, vous profitez religieusement de cette pause (y a une histoire des 3 cimes du plaisir, bin, là, c'est la première: 28 mioches qui se la ferment... ahhhhhh). Et bon, quand même, comme votre boulot dans ce cas, c'est pas de piquer un roupillon (oh, tout le monde a 19, c'est merveilleux !?), vous faites un petit tour pour vérifier que tout se déroule selon les conditions normales d'un contrôle de connaissances (c'est les connaissances des élèves qui sont testées, pas celles du livre. Le livre il sait tout, déjà). Quelques élèves lèvent la tête, pour vérifier votre vitesse de déplacement et votre trajectoire (ne nous leurrons pas)(en mécanique, les bases sont connues bien avant d'ouvrir le livre de 2nde). Vous faites votre tour, et dans le lot, vous remarquez qu'un des élèves n'a pas cessé de vous fixer, tout du long. Lorsque vous vous trouvez au fond de la salle, loin derrière lui, c'est quand même bizarre. Vous passez votre langue sur vos dents (un reste de salade ?), vérifiez votre braguette (position haute = fermée), la tenue de votre perruque, celle de vos lunettes... Check list ok. Vous trouve t'il soudainement irrésistible ? Il parait bien jeune pour ça. Même s'il vous supplie du regard, il n'en est pas moins mineur (pioche, pioche !). Alors bon, vous remontez l'allée, il n'a toujours pas fini de vous contempler. Jusqu'au moment où, arrivé à sa hauteur, vous remarquez négligeamment posé sur ses genoux, un gros classeur. Ouvert à la page du cours.
En physique, tout s'explique. Chez moi, c'est pas le cas. Lorsque ma mère apprit que j'avais zéro à un contrôle pour tricherie, chose que je ne pouvais que nier (un bon élève comme moi, voyons, ca ne triche pas), elle décida une confrontation, en bon flic qu'elle était. Une confrontation, ça ne ment pas. L'un des deux se découvrira. Grâce à la magnanimité de ladite professeur, je m'en suis tiré avec le "bénéfice du doute". La note seulement divisée par deux. Deux comme deux mois de sommeil à rattrapper. Aujourd'hui encore, je le nie: il était dans la case, ce putain de classeur, pas sur mes genoux !